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LcNon classifié(e)

2023/12/01 – Lc 21, 29-33

By 2024-01-04janvier 14th, 2024No Comments

Pourquoi Jésus insiste-t-il si souvent sur la fin des temps et sur sa venue? Le terme de tout mouvement est le moment suprême, celui qui donne un sens à tout ce qui précède, soit, négativement, le vide et la ruine de ce qu’on pensait avoir réalisé, ou, positivement, le couronnement d’une histoire qui atteint son plein épanouissement. Le Christ annonce ici la Pâques ultime, le passage éblouissant du monde présent à l’ère de l’au-delà.

À l’époque de l’Exode, Dieu avait appelé son peuple à quitter l’esclavage en Égypte pour passer à la liberté, d’abandonner la mort pour aller vers la vie de la Terre promise. Cette “Pâque” était la préfiguration du passage que le Christ nous invite à franchir pour quitter ce monde de misère pour celui de la vie éternelle, qu’il nous invite à partager avec lui.

L’avenir demeure toujours l’inconnu qui inquiète ou même qui fait peur. Il suscite l’effroi, parce qu’on se regarde, pour estimer que nous n’avons pas la force pour dominer une situation nouvelle. Au contraire de cette réaction apeurée, Jésus nous enseigne la confiance et l’espérance. Pour la personne croyante, qui regarde avec foi son Seigneur et non pas elle-même, l’avenir n’est plus source de peur, mais d’espoir.

 Jésus et les premiers chrétiens

      Jésus aborde la dernière semaine de sa mission terrestre, qui culminera le vendredi suivant. Ce n’est ni l’angoisse, ni le doute qui l’agitent, mais c’est avec un regard de confiance et de sérénité qu’il aborde ce moment crucial. Son attitude héroïque devient l’exemple et la source de la persévérance des premiers chrétiens. Ils forment un groupe peu nombreux, pauvre, qui subit la persécution des Juifs et des Romains. Cette persécution s’étendra sur près de trois siècles, durant lesquels l’Église n’aura pas le droit légalement d’exister. Pour les Juifs devenus chrétiens, leur patrie, la Palestine, Jérusalem leur capitale, et le Temple, le sanctuaire sacré, ne sont plus que des ruines. Tout paraît susciter le désespoir.

 L’enseignement de Jésus

      La destruction du monde présent prélude à la naissance d’un monde nouveau. Jésus nous exhorte à ne pas nous installer dans le présent de l’esclavage. Un regard lucide sur les conditions dans notre monde nous révèle combien nous sommes esclaves, dépendant de la boisson, de la drogue, du plaisir sexuel,… La destruction de ce monde marque le début de notre salut, l’aurore du Règne de Dieu. Créés pour la liberté, nous devons couper les liens qui nous retiennent prisonniers, qui nous aliènent et qui nous empêchent d’être nous-mêmes.

L’espérance se ravive à la vue des bougeons de cette vie nouvelle. Jésus offre l’exemple du figuier. Toute la nature qui fleurit, au printemps, annonce la splendeur de l’été. La venue du Seigneur apportera cette explosion de lumière, de liberté et de vie. Pour y prendre part, il faut toujours être prêts, guetter l’aurore avec confiance et raviver sans cesse notre espérance.

 Jean-Louis D’Aragon SJ