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LcNon classifié(e)

2023/08/15 – Lc 1, 39-56

By 2024-01-04janvier 14th, 2024No Comments

Marie se rend rapidement chez sa cousine Elisabeth qui est enceinte. A son arrivée, celle-ci, sous l’influence de l’Esprit Saint prophétise et son enfant tressaille d’allégresse. Marie prononce son chant d’action de grâce, le Magnificat. Elle reste avec Elisabeth pendant trois mois.

Tout le récit de l’enfance dans Luc reflète le commencement du Règne de Dieu. Avec l’Incarnation de la Parole de Dieu, la présence de l’Esprit se fait sentir et les hymnes de louange et d’action de grâce sont remplis de joie.

Marie n’est pas le centre des récits même si elle est importante. Elle est le premier modèle d’un disciple. C’est son acceptation de la parole de Dieu qui a permis l’Incarnation et c’est ce que souligne Elisabeth:  Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur.   (Luc 1,45)

Ensuite, son voyage rapide pour aller porter la Parole à Elisabeth est l’image du voyage que fera la Parole jusqu’à Rome (livre des Actes) et de la mission de tout vrai disciple. La virginité de Marie, qui est clairement impliquée, n’est pas pour glorifier la mère mais bien pour donner le sens de l’enfant qu’elle porte. Il reste qu’à cause de cela, elle est bénie entre toutes les femmes (Luc 1,42): elle porte la parole par excellence, le Verbe de Dieu.

A la suite de sa réponse de foi, l’Esprit est venu sur elle et l’accompagne. C’est lui qui fait tressaillir l’enfant dans le sein d’Elisabeth et la fait prophétiser: elle proclame que le fils de Marie est le Christ Seigneur celui que le Psaume 110 appelle le descendant de David, Seigneur, et que Jésus citera plus tard (Luc 20,41).

Marie dit le Magnificat, son chant d’action de grâce et de louange. Tout en reconnaissant que Dieu s’est penché sur son humble servante et que pour cette raison elle sera déclarée bienheureuse, son chant est surtout une louange de Dieu, dans des phrases commençant par “Il” et qui sont des réminiscences des louanges de l’Ancien Testament.

Il y a des points communs entre les deux chants de Marie et Élizabeth. Dieu se penche sur les faibles; Dieu élève les humbles. Marie est son humble servante. L’humilité et les humbles sont des thèmes qui passent à travers l’Ancien Testament et le Nouveau.

On peut commencer avec Moïse:

Moïse était l’homme le plus humble que la terre ait porté.     (Nombres 12,3)

Les prophètes parleront d’abord des pauvres, ceux qui n’ont ni richesse ni prestige dans la société et qui savent qu’ils ne peuvent compter que sur Dieu. Puis on parlera des humbles, les pauvres de cœur qui savent qu’ils sont des créatures de Dieu, le Dieu très saint, et qui en attendent le pardon et le salut.

Aux humbles, Dieu donne la sagesse et ils sont ordinairement pourvu de la douceur: ils sont les doux, qui n’ont pas de prétention et n’oppriment personne. On les appelle aussi les humbles de Yahvé parce que Yahvé a de la prédilection pour eux et qu’ils sont prêts à l’accueillir.

Dans Luc, les premiers à recevoir la nouvelle de la naissance de Jésus sont des humbles, les bergers. Ils sont très mal considérés dans la société du temps. A l’annonce de la naissance, ils partent aussitôt pour Bethléem.

Maris se donne comme l’humble servante du Seigneur. C’est une caractéristique de quelqu’un qui a la vraie humilité de reconnaître que ce qu’il a, il l’a reçu.

Jésus dira qu’il est doux et humble de coeur (Mt.11,29), la description des humbles de Yahvé.

Il dira aussi qu’il est venu non pour être servi mais pour servir. Il prendra la position d’un humble serviteur dans la scène du lavement des pieds des disciples.

Jésus parlera de ceux qui l’accueillent en les appelant les tout-petits à qui Dieu a révélé sa sagesse. C’est un terme qui s’applique littéralement à des petits enfants, qui sont des bons exemples dans la société d’alors, de personnes sans droit, sans prestige ni pouvoir propre.

Doux et humble de cœur, pour servir, illustre ce que nous voyons dans la nativité et l’idéal que Jésus a laissé pour ses disciples.

Jean Gobeil SJ