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Lc

2022/04/20 – Lc 24, 13-35

By 2024-01-04No Comments

Le dimanche matin qui suit la Passion, deux disciples quittent Jérusalem pour retourner à Emmaüs sans croire que Jésus est ressuscité. En route, un homme qu’ils ne connaissent pas et qui en fait est Jésus, les rejoint et leur demande pourquoi ils ont l’air si triste. Ils répondent que Jésus de Nazareth, qui était un prophète puissant en actes et en paroles, a été livré par les autorités religieuses à Pilate qui l’a fait crucifier. Eux, ils espéraient qu’il serait le libérateur attendu mais maintenant tout est fini. Alors Jésus se met à leur expliquer les Écritures à son sujet. Ils diront plus tard qu’en l’entendant leur coeur était brûlant. Quand ils approchent du village, ils insistent pour qu’il reste avec eux. Quand ils sont à table, c’est Jésus qui (1) dit la bénédiction (2) rompt le pain et (3) le leur donne. A ce moment, ils le reconnaissent et Jésus disparaît. Ils retournent à Jérusalem pour dire aux apôtres ce qui leur était arrivé et comment il l’avait reconnu quand “il avait rompu le pain”. Les apôtres leur disent que le Seigneur est ressuscité et qu’il est apparu à Pierre.

En quittant Jérusalem, les deux disciples laissent derrière eux leur rêve d’un Messie. A cette époque, l’échec d’un Messie était la preuve que Dieu n’était pas avec lui et, donc, qu’il n’était pas le Messie. C’était d’ailleurs  plus prudent de ne pas s’afficher comme disciple de celui que Pilate a fait exécuter. Leur chemin ne mène nulle part; il ne fait que les séparer d’un beau rêve. Il est donc triste.

Tout le récit peut être vu comme une réponse à la demande qui sera formulée plus tard: “Reste avec nous car le soir tombe.”

La première façon de rester présent pour Jésus est de leur expliquer les paroles de Moïse, des prophètes et de toute l’Ecriture. Ce sont des paroles de Dieu. Et ces paroles, vues à la lumière du Christ, deviennent une présence de Dieu qui réchauffent leur coeur. Pour nous aussi, souvent le chemin est long et le soir tombe avec les ténèbres. C’est pour retrouver cette présence que l’Eucharistie commence par écouter la Parole. Nous répétons ce que Jésus a fait pour retrouver la présence de Dieu.

Une fois à table, Jésus refait ce qu’il a déjà fait: bénir, rompre, donner le pain. Ce sont les mêmes gestes que ce qui a précédé la multiplication des pains pour nourrir la foule au moment où le jour commençait à baisser (Luc 9,16). Il fera les mêmes gestes à la dernière Cène en ajoutant: “Ceci est mon corps. Faites cela en mémoire de Moi.”  (Luc 22,19) “Rompre le pain” restera la façon de Luc de désigner l’Eucharistie dans ses descriptions de l’Eglise primitive dans le livre des Actes. Et les disciples, de retour à Jérusalem,  disent aux apôtres qu’ils “l’avaient reconnu quand il avait rompu le pain”.  Les disciples avaient demandé à Jésus: “Reste avec nous…”  Sa réponse en faisant une célébration de l’Eucharistie est de dire que, par-là, sa présence sera permanente.

Jean Gobeil SJ

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