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Lc

2021/11/27 – Lc 21, 34-36

By 2024-01-04janvier 12th, 2024No Comments

Jésus multiplie les avertissements et les exhortations relatives à la venue du Fils de l’homme. La rencontre de ce personnage venant du ciel est à ses yeux d’une importance décisive. Jésus veut tellement notre bonheur qu’il répète à satiété ses conseils de prudence et de vigilance, comme des parents qui désirent de tout coeur que leur enfant soit heureux.

Le Christ craint pour nous l’usure du temps, qui enlève progressivement l’élan de la ferveur et qui nous enlise dans la routine. Rien de nouveau chaque jour, puisque nous répétons les mêmes gestes, sans ouverture sur l’avenir! Nous perdons de vue le but vers lequel toute notre existence devrait tendre. Nous en arrivons à l’impression de piétiner sur place, sans le ressort d’une vive espérance.

Ne pas se noyer dans le présent!

Dans l’Évangile d’aujourd’hui, Jésus craint pour nous les plaisirs immédiats qui risquent de nous noyer dans le présent et qui accaparent toutes nos énergies pour nous enlever tout espoir dans l’avenir. Ils sont bien connus tous ces faux plaisirs, qui dansent autour de nous pour nous étourdir et nous alourdir: la recherche insatiable de l’argent, les jouissances sexuelles jusqu’à la débauche, la drogue et la boisson pour rêver d’une autre existence, en nous aliénant à nous-mêmes. Toutes ces fausses joies débouchent sur la déception et sur la tristesse, quand ce n’est pas le désespoir.

Peut-on rappeler la fable des trois démons comparaissant devant leur chef, pour lui expliquer le plan que chacun d’eux a imaginé afin d’entraîner les humains dans l’illusion, vers la ruine, le désespoir et la mort. Le premier a centré toute sa stratégie sur un slogan: “Dieu n’existe pas, vous avez toute liberté pour faire ce que vous voulez.” Mais Lucifer secoue la tête: “Ton plan ne réussira pas. Les chefs communistes en Russie ont propagé pendant des années une telle propagande et n’ont pas réussi. Dieu éclate tellement dans toute la création qu’il est impossible de nier son existence.”

Le second diable pense tromper les humains en les convainquant que leurs actions n’ont aucune conséquence, qu’ils peuvent agir selon leurs goûts, car il n’y a pas ni jugement, ni enfer. “L’homme est libre!” Mais son chef demeure sceptique: “Tu oublies que chaque être humain a une conscience qui le juge et dont le remords le torture. Un début de jugement et d’enfer existe déjà sur terre.”

Le troisième propose un projet qui semble, au premier abord, insignifiant et inefficace. “Moi, je vais leur dire et les convaincre qu’ils ont tout le temps, qu’ils doivent vivre et jouir dans le présent, le seul moment qu’ils possèdent vraiment. Pourquoi se torturer pour un avenir dont ils ne savent rien?” Le chef des démons esquisse un sourire sadique, en approuvant ce plan: “Toi, tu réussiras. Les humains vont se relâcher et profiter de la vie, jusqu’à perdre toute leur énergie vers le vrai bonheur.”

“Soyez vigilants!”

À l’encontre de ce programme diabolique, Jésus s’écrie: “Restez éveillés et priez en tout temps.” Nous sommes des êtres humains, ne vivant pas dans les rêves du sommeil, mais éveillés, libres et responsables, pour progresser dans l’espérance de la venue du Fils de l’homme, dont l’amour nous attend. Pour persévérer dans cette veille qui semble sans fin, le secours du Seigneur est absolument nécessaire. La communion dans la prière procure la force de surnager et d’avancer vers la rencontre bienheureuse de Celui qui nous a créés pour l’aimer.

Quel bonheur!

La première lecture d’aujourd’hui (Apoc 22,1-7) nous décrit, en traits éblouissants, cette rencontre dans la béatitude. Dieu et l’Agneau sont l’unique source de l’eau qui donne la vie. Ceux et celles qui auront part à ce monde nouveau ne subiront ni souffrance, ni maladie, ni mort. Le trône, lieu de la présence de Dieu, remplace maintenant le temple. Le service liturgique évoque la communion intime des saints et des saintes avec Dieu et le Christ. La vision de Dieu, suprême bonheur, comblera les élus. Marqués au front, ils lui appartiennent de façon définitive, dans un règne sans fin.

À travers la voix de l’ange, le Christ répète le thème central de toutes les visions de l’Apocalypse: sa venue imminente. Dans sa prière de tous les instants, le chrétien répète : Marana tha, “Viens, Seigneur.”

Jean-Louis D’Aragon SJ