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Lc

2022/03/05 – Lc 5, 27-32

By 2024-01-04No Comments

Jésus voit un collecteur d’impôts du nom de Lévi assis à son bureau de publicain.  Il lui dit : Suis-moi.  Et il se mit à le suivre.  Il offrit un grand repas pour Jésus.  Il y avait de nombreux publicains comme invités et d’autres gens aussi.  Les pharisiens et les scribes protestaient auprès des disciples parce qu’ils mangeaient avec des publicains et des pécheurs.  Jésus leur répondit que ce n’était pas les gens en bonne santé qui avaient besoin du médecin, mais les malades et qu’il était venu appeler à la conversion non pas les justes mais les pécheurs.

La première partie du récit décrit l’appel d’un disciple à suivre Jésus et sa réponse est immédiat. Il se mit à le suivre.  Le temps du verbe utilisé par Luc (imparfait) indique que la réponse n’a pas été seulement l’affaire d’un moment précis, seulement à cette occasion, mais bien qu’il est devenu quelqu’un qui suivait Jésus, qui était un disciple.  Mais le point qui attire l’attention est la profession de ce Lévi : il est un collecteur de taxe.  Il est à Capharnaüm, assis à son bureau à l’extérieur, et collecte vraisemblablement des frais de douane pour les denrées qui viennent de la Syrie et pour le poisson qu’on exporte.

Les publicains, à cause de leurs contacts avec toutes sortes de gens et avec des étrangers, sont considérés comme impurs par les Pharisiens.  Ils sont mis dans le même sac que les pécheurs publics et sont en marge de la société.  Il faut éviter de les fréquenter et il n’est pas question de s’associer à eux dans une occasion aussi intime qu’un repas.  Jésus fait donc quelque chose d’exceptionnel en introduisant parmi ses disciples un publicain.

Or, pour Luc, dont les auditeurs sont des grecs, c’est-à-dire des païens convertis, ces différentes sortes de marginaux, plus ou moins exclus de la société juive, ont eu une place importante dans la vie de Jésus.  Comme les autres évangélistes, il mentionnera tous ces malades impurs que Jésus laisse approcher et même ce lépreux que Jésus touchera.  Mais il aura ces exemples qu’il est seul à mentionner.  Il y aura Zachée, de Jéricho, ce publicain très riche, qu’il fera descendre de son arbre pour aller chez lui.  Il y aura ce Samaritain que Jésus choisit comme exemple de charité dans une parabole.  Pour les Juifs, il n’y a pas de bon Samaritain : ils sont tous des hérétiques.  Il y aura ce centurion de Capharnaüm, un païen, dont le serviteur est malade.  Luc souligne qu’il doit être vraiment bon pour avoir payé pour la construction de la synagogue.  Il y a enfin une catégorie de personnes qui ne sont pas exclues de la société mais qui ne sont pas très importantes et qui ne seraient pas admises à suivre un rabbin : des femmes.  Non seulement Luc mentionne ces femmes qui suivaient Jésus mais encore il donne leurs noms et ajoutent qu’elles les assistaient de leurs biens.  Il les mentionne au Calvaire en ajoutant qu’elles avaient suivi Jésus depuis la Galiléé…comme les autres disciples.  On les retrouve à surveiller la sépulture de Jésus.  Elles seront les premières à annoncer la résurrection aux autres disciples.  Au calvaire, il y avait le bon larron à qui Jésus avait déclaré : En vérité, je te le dis, aujourd’hui tu seras avec moi dans le Paradis.

La seconde partie de notre texte parle de Lévi.  Il veut célébrer son appel à être disciple.  Il offre un grand festin à Jésus.  Ses invités sont évidemment des gens qu’il pouvait fréquenter : d’autres marginaux et des publicains.  C’est ce qui amène la troisième partie du texte, la controverse.

Des Pharisiens et des scribes se rendent compte que Jésus mange et boit avec des gens qu’il ne convient pas de fréquenter.  Ils protestent auprès des disciples.  Jésus lui-même leur répond d’abord en se comparant à un médecin qui va auprès des malades.  Puis il ajoute une déclaration qui révèle le cœur de sa mission : Je suis venu appeler non ps les justes mais les pécheurs pour qu’ils se convertissent.

Il répètera cela à la fin de l’épisode de Zachée, cet autre publicain chez qui il s’était invité à manger : Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. (Luc 19, 10)

Jean Gobeil SJ 

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