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Lc

2021/09/15 – Lc 2, 33-35

By 2024-01-04janvier 12th, 2024No Comments

Introduction

Les parents de Jésus se conforment à la Loi, qui stipulait deux obligations pour le premier garçon d’une famille et pour la mère de l’enfant. On croyait fermement que toute vie vient de Dieu et appartient au Seigneur. L’enfant appartenait donc à Dieu, mais on ne le sacrifiait pas pour reconnaître cette appartenance au Seigneur. Au lieu de le sacrifier, les parents le rachetaient par le don d’une brebis ou d’un couple de pigeons.

Quant à la mère, elle avait encouru une impureté en raison de la perte de sang durant l’accouchement. Affaiblie physiquement, elle ne correspondait plus à l’idéal de santé que Dieu veut pour sa créature. Il n’y avait évidemment aucune faute morale dans cette perte de sang. Mais la mère devait retrouver la santé durant une période de quarante jours – toujours la période de préparation, de récupération ou de pénitence.

Siméon découvre dans l’enfant Jésus la réalisation de son espérance et il chante son action de grâce, qui provoque l’étonnement du père et de la mère. Toute manifestation divine suscite l’étonnement et déconcerte, car elle est un reflet de Dieu, mystère qui déborde infiniment les limites humaines, même celles des parents du Christ.

Signe de contradiction

L’avenir d’un enfant est toujours une énigme, dont on voudrait percer le mystère. Siméon est prophète et prononce un oracle, au nom du Seigneur, sur la destinée de cet enfant.

Jésus sera le centre de l’histoire et provoquera la décision libre « d’un grand nombre en Israël. » Ceux qui se considèrent parfaits, ayant droit au Royaume, refuseront leur foi au Christ et se perdront par leur refus du Signe de Dieu, tandis que les autres, que l’élite des chefs méprise, Dieu les accueillera. Jésus sera, comme Dieu lui-même (Is 8,14s) la roche de scandale, la pierre angulaire rejetée par les bâtisseurs (Lc 20,17). Il sera un « signe contesté », car il ne correspondra pas aux normes établies par les chefs en Israël. L’opposition à Jésus viendra même de ceux qui se réclament de leur intimité avec Dieu. Aussi on exigera du Christ un signe de son autorité divine (Lc 11,29-32), mais Jésus ne donnera pas d’autre signe que lui-même et son ministère. Par son silence, il donnera la même réponse à Hérode qui voulait un nouveau signe (Lc 23,8).

La mère unie à son Fils dans sa passion

Selon une manière typiquement orientale, Siméon décrit la tragique destinée de l’enfant par la souffrance de sa mère. Le « glaive » symbolise une terrible épreuve. À travers l’apparente faillite de Jésus, Dieu enlèvera tous les masques pour « dévoiler les pensées d’un grand nombre. » Les scribes et les Pharisiens subiront l’épreuve du choix, quand ils devront répondre librement devant l’Envoyé de Dieu. Ayant commencé par célébrer « la gloire d’Israël », incarnée dans le Christ enfant, Siméon termine avec la dure réalité de la décision libre face à ce signe déconcertant de Dieu, mais que personne ne peut éviter.

Jean-Louis D’Aragon SJ