Matthieu a un groupe de 7 paraboles qui donnent des aspects du Royaume des cieux.
La première dit que le Royaume des cieux est comparable à une très petite graine de moutarde qui est plantée et qui pousse jusqu’à devenir un arbre où les oiseaux viennent faire leurs nids.
La seconde compare le Royaume à une pincée de levain enfouie dans une grosse quantité de farine et qui agit jusqu’à ce que toute la pâte soit levée.
Ces paraboles ont probablement été retenues par Matthieu parce qu’elles apportaient des réponses à des questions que sa communauté se posaient. On est au moins 40 ans après le départ du Christ.
Il y a bien des communautés dans différentes grandes villes mais combien ne sont-elles pas encore bien modestes à l’échelle de l’empire romain. Et la question se pose: Qu’est-ce qui arrive au Royaume de Dieu? Est-il supposé être aussi petit que cela?
La première parabole explique que même avec des débuts modestes le Royaume est appelé à grandir. Matthieu exagère un peu (à la différence de Marc) en disant que cette plante potagère va devenir un arbre. Il en a besoin pour avoir des branches pour les nids de ses oiseaux. Ces oiseaux du ciel qui viendront faire leurs nids représentent le monde païen appelé à se joindre au Royaume. C’est un délicat avertissement pour sa communauté à majorité judéo-chrétienne qu’il y en a d’autres que les juifs qui sont appelés à faire partie du Royaume: ne pas les oublier.
La première parabole pouvait répondre à une question de la modeste visibilité du Royaume. La seconde parabole prend un autre aspect. C’est le caractère caché, invisible, de l’action du Royaume. On ne voit pas le levain. Une pincée a suffi pour faire un travail énorme et pourtant on ne le voit pas. Il faut remarquer que trois mesures est une quantité impressionnante: ce n’est sûrement pas la recette que Jésus a vu Marie employer! C’est donc une très belle image pour évoquer l’action invisible du Royaume et nous rappeler que la vie du Royaume ne se mesure pas à l’échelle humaine.
Jean Gobeil SJ