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McNon classifié(e)

2023/06/06 – Mc 12, 13-17

By 2024-01-04janvier 14th, 2024No Comments

Des pharisiens et des hérodiens sont envoyés à Jésus dans le but de le faire parler pour le compromettre. Ils l’abordent en l’appelant Maître (un maître qui enseigne) et en prétendant reconnaître qu’il enseigne le vrai chemin de Dieu. Puis ils posent la question (qui en fait est double):  Est-il permis de payer l’impôt à César (nom donné aux empereurs romains)? Seconde question: Est-on obligé de le faire?

Jésus voit que leurs compliments cachent en réalité un piège: ils veulent le “tenter” (ou “tester”, comme Satan l’a fait: Marc 1,13). Ils veulent essayer de le faire tomber dans un piège.

Jésus demande une pièce d’argent puis demande :

“L’effigie et l’inscription sont de qui?”  – “De César”, doivent-ils répondre.

Alors Jésus dit: “A César, rendez ce qui est à César, et à Dieu, ce qui est à Dieu.”

Les interlocuteurs sont remplis de stupeur et ne trouvent plus rien à dire.

C’est un récit de controverse, parmi d’autres. Mais celui-ci révèle que le pouvoir politique aussi bien que les dirigeants religieux ont peur de Jésus et veulent le compromettre pour pouvoir le faire condamner.

Les pharisiens sont probablement envoyés par le Sanhédrin de Jérusalem (cour suprême religieuse) dont les membres tiennent leur positions grâce à l’appui des Romains. Les hérodiens sont des membres proches ou éloignés de l’entourage d’Hérode Antipas, gouverneur de Galilée, qui doit garder l’ordre dans son domaine et assurer le retour des taxes à Rome s’il veut conserver le poste qui lui a été donné par Rome.

Le piège est évident: refuser les taxes (cela est déjà arrivé en l’an 6 avec Judas le Galiléen) est l’équivalent de la révolte contre Rome mais prôner le paiement des taxes montrerait que Jésus n’est pas le Messie qui doit libérer Israël parce que le peuple, lui, supporte très mal le tribut à Rome.

Cette attaque est très forte et reviendra au procès de Jésus pour l’accuser faussement d’empêcher de payer le tribut à César.

La réponse de Jésus (souvent discutée) semble bien indiquer, au moins comme première application, qu’il ne faut pas confondre les devoirs réels à l’État avec les devoirs réels à Dieu. Et évidemment, que les devoirs à Dieu passent avant les devoirs politiques quand il y a conflit.

Mais dans le contexte, la stupeur des interlocuteurs de Jésus vient de ce qu’ils sont renvoyés à leur question et à leurs responsabilités (comme ceux qui voulaient faire lapider la femme prise en adultère dans Jean 8). Puisque la monnaie qu’ils utilisent dans leurs affaires est celle de César, il est logique qu’ils s’acquittent de l’impôt dû à César. Ils se trouvent ainsi coincés. Jésus s’est ainsi placé au-dessus de la discussion entre le parti pro-révolution et le parti proromaine. Mais les opposants continueront à essayer de le compromettre pour le faire disparaître.

Jean Gobeil SJ