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McNon classifié(e)

2023/06/03 – Mc 11, 27-33

By 2024-01-04janvier 14th, 2024No Comments

Discerner le chemin du bonheur

Quel est le secret du bonheur? « Le plaisir, l’argent,… » répond le monde. Mais toutes ces frivolités sont superficielles, elles n’atteignent pas le coeur d’une personne humaine et disparaissent vite. Pour celui qui croit, la seule voie du bonheur consiste à découvrir la volonté de Dieu et à y conformer toute sa vie. Pourquoi? Parce que Dieu nous aime mieux que nous-mêmes et veut pour nous le vrai bonheur, celui qui nous comble de joie et qui dure sans fin.

Sa volonté, Dieu nous la manifeste par ses envoyés, les prophètes, et par les signes qu’il place sur notre route. Mais comment savoir si ces prophètes ou ces signes proviennent du Seigneur? Le discernement spirituel, guidé par des critères précis, nous permet de juger et de nous orienter. Au temps de Jésus, ceux qui remplissaient cette fonction essentielle de discerner la vraie route et d’y conduire le peuple, c’étaient les chefs des prêtres, les docteurs de la loi et les anciens.

Une provocation!

En chassant hors du temple les vendeurs et les changeurs de monnaie, le Christ a posé un geste révolutionnaire. Son intervention équivalait à une condamnation de la conduite des grands prêtres, qui possédaient l’autorité complète sur le temple et sur les activités qui s’y déroulaient. Ce geste audacieux rappelait la prophétie de Jérémie, annonçant la destruction de ce sanctuaire. En Raison de cette prophétie, on avait réclamé la mort du prophète. (Jér 7,12-15; 26,7-9) Maintenant, ce sont les chefs des prêtres, les scribes et les anciens – c’est-à-dire l’élite de la nation – qui interpellent Jésus pour qu’il explique de quel droit il est intervenu de façon aussi spectaculaire: « Comment as-tu osé? » Au procès de Jésus, son geste et son annonce de la destruction du temple seront au centre des accusations contre lui. (Mc 14,58)

Une question embarrassante

Jésus ne leur répond pas immédiatement, mais il commence par une question, à laquelle ses interlocuteurs ne peuvent, ou plutôt ne veulent pas répondre. Ils vont montrer ainsi qu’ils sont de mauvaise foi. Il serait donc vain que Jésus leur réponde, car leurs préjugés à son égard les empêcheraient d’accepter et de comprendre la vérité. À ceux qui n’ont pas les dispositions nécessaires pour accueillir la vérité, il est préférable de ne pas leur répondre. Jésus avait prévenu ses disciples: « Ne jetez pas vos perles devant les porcs, de peur qu’ils ne les piétinent. » (Mt 7,6)

Jésus, lui, s’était prononcé sur Jean et il avait fait son éloge après le départ des disciples que celui-ci lui avait envoyés: la foule s’était rassemblé auprès de Jean pour l’entendre et se soumettre au rite du baptême, car il était « bien plus qu’un prophète ». (Mt 11,9) Mais, comme tous les envoyés de Dieu, Jean dérangeait; Hérode l’avait violemment écarté pour le réduire au silence. Les grands prêtres et les docteurs de la loi ne l’avaient pas persécuté comme Hérode, mais ils étaient demeurés sourds à son appel à la conversion. Leur indifférence était une autre manière de se fermer les oreilles à la Parole de Dieu.

Une élite malhonnête

Jean était-il envoyé du Seigneur et son représentant, ou bien était-il un imposteur? En lui et dans son message, les scribes et les prêtres ont-ils vu Dieu et ont-ils entendu sa voix? À cette question essentielle, les chefs avaient le devoir d’éclairer le peuple. En avouant leur ignorance ou leur refus de se prononcer, ils se discréditent et ne méritent pas le respect du peuple. Ce jugement implicite condamne leurs prétentions d’assumer le rôle de dirigeants. Ce verdict prépare les vives controverses qui vont suivre, dans lesquelles Jésus va montrer qu’ils sont de mauvais pasteurs.

Pour entendre la Parole de Dieu, il faut être disponible à entendre un message nouveau, qui pourra déconcerter. Le Seigneur es t le Dieu de l’histoire, il n’est pas le Dieu de la stagnation, de la répétition, il nous entraîne en avant, vers la nouveauté à découvrir. Ses voies ne sont pas les nôtres et ses projets ne sont pas les nôtres. (Isaïe 55.8)

Jean-louis D’Aragon SJ