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JnNon classifié(e)

2023/04/27 – Jn 6, 44-51

By 2024-01-04janvier 14th, 2024No Comments

Un miracle ou un signe?

Jésus révèle une nouvelle dimension de lui-même, en s’identifiant à ce pain descendu du ciel et en affirmant qu’il comblera la faim et la soif de vie et de bonheur de tous ceux et celles qui croiront en lui. Jésus l’a déjà dit, mais ses interlocuteurs n’ont vu que l’aspect extérieur de l’image du pain, sans pénétrer jusqu’à la vérité que cette image veut signifier. Cette incompréhension correspond à celui qui entend une langue étrangère; pour lui, ce ne sont que des sons dont il ne comprend pas la signification. De même, les auditeurs de Jésus ne comprennent pas et ne croient pas. Dans la multiplication des pains, ils n’ont vu que le prodige, ils se sont arrêtés à l’apparence, à la superficie, sans pénétrer jusqu’à la révélation que le signe contenait.

La manne, la loi et la vie

Dieu donna la manne pour que le peuple vive selon la Loi. La manne et la Loi étaient associées pour être déposées ensemble dans l’Arche d’Alliance. En multi¬pliant les pains au désert, Jésus, nouveau Moïse, donne une nouvelle Loi. Il apporte une nouvelle manne, lui-même, pour accorder la force de vivre comme lui. De même que la manne était considérée par les Juifs comme le signe de la Loi, Jésus, pain descendu du ciel, se présente comme la Révélation définitive, qui donne la vie au monde.

La vue de la foi

Venir vers Jésus est un don de Dieu, qui « attire » le croyant (v.44), mais qui n’enlève aucunement la responsabilité d’une libre décision. La volonté du Père, que Jésus accomplit, c’est de sauver tous ceux et celles qu’il lui donne et qui croient en lui. Croire, c’est « voir le Fils » dans l’homme Jésus de Nazareth. Le croyant découvre dans le signe central, qui est le Christ Jésus, sa communion unique qui l’unit au Père et qui le fait vivre. Par sa foi, le chrétien, de son côté, peut communier au Seigneur ressuscité et accueillir le don de la résurrection et de la vie éternelle. (vv.39-40).

L’incrédulité consiste dans le refus de voir au-delà de l’immédiat. Les Juifs ne voient que l’homme Jésus : « N’est-ce pas Jésus, le fils de Joseph? Ne connaissons-nous pas son père et sa mère » ? » Comment peut-il dire qu’il est descendu du ciel ?

Les prophètes avaient déjà annoncé que Dieu lui-même instruirait son peuple (Jér 31,33; Éz 11,19s; 36,26s). Celui que le Père instruit vient vers son Envoyé, le seul Médiateur, car personne autre que lui a vu Dieu le Père. Seule la grâce du Père permet de découvrir le Fils dans l’homme Jésus.

Jésus, le pain vivant

Jésus répète qu’il est le pain qui donne la vie éternelle à celui qui croit en lui. La manne accordée aux ancêtres n’était qu’une image, qui ne pouvait pas par elle-même donner la vraie vie. Jésus ajoute une précision dans le sens eu-charistique, car le pain qu’il identifiait déjà à sa personne, c’est sa chair, c’est-à-dire lui-même incarné, dans sa dimension phy¬sique. Rebutée par cette dernière déclaration, la foule refuse de croire et de comprendre, « Comment cet homme-là peut-il nous donner sa chair à manger ? »

Dans la conclusion de ce passage, Jé¬sus fait allusion à sa mort comme source de vie. « Le pain que je donnerai, c’est ma chair donnée pour que le monde ait la vie. » Telle est la pointe extrême de l’Incarnation: le Fils de Dieu s’est abaissé à notre niveau humain, il livre sa vie et se donne en nourriture. Il y a donc continuité entre l’Incarnation, la mort en croix, la résurrection et le sacrement eucharistique.

Jean-Louis D’Aragon SJ