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McNon classifié(e)

2023/04/25 – Mc 16, 15-20

By 2024-01-04janvier 14th, 2024No Comments

Avant de quitter ses disciples, le Christ ressuscité leur donne une mission. Ils doivent proclamer la Bonne Nouvelle à toute la création, c’est-à-dire sans limites. Ceux qui croiront et recevront le baptême seront sauvés. La puissance de Dieu les protègera et fera des signes à travers leurs actions de chasser les esprits mauvais, de parler un langage nouveau, d’échapper à des dangers mortels, d’imposer les mains aux malades qui s’en trouveront mieux.

Jean surnommé Marc est cousin de Barnabé, un personnage très apprécié parmi les premiers chrétiens. Sa mère Marie avait une maison à Jérusalem où se réunissaient les premiers chrétiens et où Pierre alla directement après son évasion miraculeuse de prison. Marc était l’auxiliaire de Barnabé et Paul dans la première mission en territoire païen. Marc les accompagna à Chypre mais rendu à Pergé en Asie mineure, il décida de les quitter pour retourner à Jérusalem. Quand Paul parla d’une seconde mission, Barnabé voulut prendre Marc avec eux, ce qui causa une brouille sérieuse entre Paul et Barnabé. Ils se séparèrent donc, chacun menant sa propre mission. Il dut y avoir une réconciliation entre Marc et Paul, puisque Marc est mentionné plusieurs fois dans les épîtres parmi ceux qui envoient des salutations, comme à la fin de l’épître à Philémon. Marc, cousin de Barnabé, est chaleureusement recommandé à la fin de l’épître aux Colossiens. L’auteur de la 2e épître à Timothée lui demande d’emmener Marc qui est précieux pour le ministère. C’est à lui que le troisième évangile est attribué.

L’auditoire de Marc semble bien être une communauté qui a des difficultés et des doutes: elle est peut-être en proie à la persécution, comme à Rome. Marc suggère que les chrétiens de cette communauté ne devraient pas être surpris par les difficultés et les doutes: il leur montre l’exemple des apôtres qui, même s’ils étaient avec le Seigneur, souvent ne comprenaient pas. Plusieurs fois, Jésus leur reproche de ne pas avoir de foi (Matthieu et Luc parleront plutôt de leur peu de foi). Dans les moments difficiles, ils dorment ou sont absents ou ont peur. Jésus lui-même, dit Marc, à Gethsemani, commença à ressentir effroi et angoisse (Marc 14,33).

La conclusion de l’évangile rappelle donc aux chrétiens qu’en dépit de leurs difficultés et de leurs craintes, ils ont la mission de proclamer à toute la création la Bonne Nouvelle (cette note universaliste n’échappe sûrement pas à des chrétiens comme ceux de Rome). Ils doivent ranimer leur foi et se rappeler que le Seigneur travaillait avec eux.

La première lecture aujourd’hui est tirée de la première épître de Pierre et elle accompagne merveilleusement bien l’évangile. Pierre met par écrit pour d’autres églises ce qu’il prêchait de vive voix à la communauté de Rome, qu’il appelle dans l’épître la communauté de Babylone. Il leur recommande: Tenez-vous humblement sous la main puissante de Dieu. L’humilité vient de la foi qui compte sur le travail de Dieu, sur sa main puissante. Si Dieu travaille avec ceux qui proclament la Bonne Nouvelle, le résultat ne dépend pas de leurs faibles moyens: il est l’oeuvre de Dieu.

Pierre ajoute (1 Pierre 5,7): Déchargez-vous sur Dieu de tous vos soucis, puisqu’il s’occupe de vous.

La foi en la main puissante de Dieu qui agit à travers notre proclamation de la Bonne Nouvelle, si faible soit-elle à nos yeux, nous libère de nos craintes, de nos soucis et de nous-mêmes.

Jean Gobeil SJ