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Jn

2022/04/19 – Jn 20, 11-18

By 2024-01-04No Comments

En 2016, pendant l’Année de la Miséricorde, le pape François a décidé d’élever désormais la « mémoire » de sainte Marie-Madeleine au degré de « fête » pour l’Église universelle, avec le Gloria et des lectures propres à la messe. L’intention du Saint-Père est claire : mettre en lumière cette femme, qui était pécheresse, et qui s’est convertie, « retournée » tout entière vers son Seigneur et Sauveur.

On confond parfois trois Marie, il est important de les distinguer. Luc en présente 3 : il y a Marie de Béthanie, sœur de Lazare, qui oint les pieds du Seigneur et les essuya de ses cheveux quelques jours avant sa Passion ; il y a Marie de Magdala, la pécheresse pardonnée, c’est « Marie, appelée Madeleine, de qui étaient sortis sept démons » ; il y a une troisième Marie est mentionnée, toujours par saint Luc, après Marie Madeleine et Jeanne, parmi les femmes qui viennent avec leurs aromates oindre le corps de Jésus le matin de la Résurrection : Marie, mère de Jacques (24, 10). Évidemment, il y a aussi Marie, la Mère de Jésus, mais qui ne fait pas nombre avec ces trois autres Marie.

Marie Madeleine, qui se trouve au tombeau, la pécheresse pardonnée et aimante, est pardonnée, non parce qu’elle a aimé, mais bien puisqu’elle a aimé en retour du pardon expérimenté. Ce n’est pas son amour qui est la source du pardon, mais bien le pardon qui fait s’épanouir en elle un amour à la mesure de la Miséricorde que Jésus lui montre. Elle devient « l’apôtre des apôtres », comme l’écrit saint Grégoire le Grand.

Dans l’Évangile de la Résurrection que nous transmet saint Jean, Marie-Madeleine s’est rendue de grand matin au tombeau pour y honorer le corps de Jésus, son ami si cher. Elle trouve la pierre roulée et le tombeau vide. Elle est à la recherche d’un corps mort. Et elle ne peut faire son deuil sans le corps. C’est cette désolation intérieure qu’elle exprime en réponse à la question : « Pourquoi pleures-tu ? » Au contraire de Jean qui voit et croit en voyant le tombeau vide. Marie-Madeleine doit encore réaliser un chemin de conversion qui lui permettra d’aller au-delà de l’absence physique et de s’ouvrir à une présence autre, une présence intérieure qui console et donne la joie.

C’est alors que Jésus, que Marie-Madeleine ne reconnaît pas encore, lui pose cette question qui lui permet d’aller plus loin dans son désir que son désarroi et son chagrin : Pourquoi pleure-tu ? Au milieu des tempêtes de la vie, des soucis, des découragements le Seigneur me pose la même question : « Qui cherches-tu ? »

La première leçon à tirer est claire et tout un défi aussi : ce que Jésus recherche en premier, c’est d’être aimé pour lui-même. Marie Madeleine a tellement aimé Jésus qu’elle a consacré toute sa vie à le suivre sur les routes de la Galilée, jusque dans sa passion, jusqu’à la croix, jusqu’à sa mise au tombeau. Elle s’est vidée d’elle-même. Et à la levée du jour, Jésus la nomme par son nom Marie. Ce jour fut le plus foudroyant de sa vie parce qu’il a fait en elle toute chose nouvelle (cf. Ap 21,15).

La seconde leçon est une mission : rencontrer le ressuscité nous pousse à le dire sur nos routes. La vie chrétienne ne consiste pas à chercher quelque chose, la vie chrétienne est rayonnement de notre rencontre avec une personne toujours vivante, le ressuscité Jésus.

Prions comme Marie-Madeleine, de savoir nous retourner pour reconnaître Jésus, Vivant dans le monde, puis savoir sortir de nos maisons et aller aux périphéries, non pas pour prononcer des beaux discours sur le Christ Ressuscité, mais pour être son visage rayonnant de vie.

P. André Gagnon SJ

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