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2022/01/19 – Mc 3, 1-6

By 2024-01-04No Comments

Jésus est dans une synagogue, un jour de sabbat. Il y a là un homme avec la main desséchée. Les Pharisiens l’épient pour voir s’il fera la guérison et leur fournira ainsi une occasion de l’accuser de violation de la Loi. Jésus demande au malade de se lever et de se tenir au milieu de l’assemblée. Il pose alors la question: Est-il permis, le jour du sabbat, de faire le bien, ou de faire le mal? de sauver une vie, ou de tuer? Les Pharisiens gardent le silence. Cet endurcissement remplit Jésus de colère et de tristesse. De son regard il fait le tour de l’assemblée. D’une parole, Étends la main, il guérit le malade. Une fois sortis de la synagogue, les Pharisiens s’associent aux Hérodiens pour comploter sur la façon de perdre Jésus.

C’est ici la dernière de cinq controverses ou confrontations entre Jésus et les Pharisiens. On peut considérer dans notre texte deux parties qui s’entrecroisent. Il y a d’un côté l’opposition à Jésus et de l’autre, Jésus et sa mission.

La controverse précédente s’est terminée sur la déclaration de Jésus qui affirmait qu’il était le maître, même du sabbat. Contre cette position unique de Jésus, l’opposition va se durcir de façon définitive. Dans la synagogue, le jour du sabbat, les Pharisiens ne sont là que pour l’observer: ils cherchent une action de Jésus qui pourrait servir à l’accuser de violation du sabbat. À cette question de Jésus qui semble avoir une réponse bien évidente, ils ne veulent pas répondre: ils attendent pour voir ce qu’il va faire. Après la guérison, ils peuvent quitter la synagogue: ils ont ce qui, dans leurs interprétations raffinées, peut servir d’accusation. D’après ces interprétations, on ne peut violer le sabbat et aider un malade seulement s’il est en danger de mort. Leur opposition est maintenant définitive: ils veulent faire disparaître Jésus. C’est l’annonce du jugement final par le sanhédrin. Ils se cherchent des alliés et rencontrent des Hérodiens. Hérode Antipas est le gouverneur (tétrarque) de la Galilée. C’est lui qui a fait arrêter Jean Baptiste. Il représente avec ses fonctionnaires et ses partisans le pouvoir politique qui a le pouvoir de la peine capitale. Les Pharisiens sont sortis de la synagogue pour comploter. A la dernière Cène, Judas sortira du cénacle pour entrer dans la nuit (Jean 13,30) et aller dénoncer Jésus.

On peut voir dans la question de Jésus une façon de parler de sa mission, de ce qu’il offre. En mentionnant le sabbat, il se trouve à insister sur le vrai sens de celui-ci. C’était une fête pour rappeler la libération d’Égypte. C’était grâce à cette libération que la vie d’Israël avait commencé. L’interdit du travail était pour rappeler à l’Israélite qu’à cause de cette libération il n’était pas prisonnier de son travail. On fêtait donc la vie qui avait été donnée, la vie qui rendait libre. Quand Jésus pose la question de faire le bien le jour du sabbat, à quel bien pense-t-il? Évidemment au bien de libérer la vie de ce qui l’emprisonne. C’est le sens des guérisons qui sont des signes de ce qu’il est venu faire. Il dira: Moi, je suis venu pour qu’on ait la vie, et qu’on l’ait surabondante. (Jean 10,10)

Ce qu’il offre réalise ce que commençait le sabbat. C’est le bien qu’il offre et que les Pharisiens refusent. On comprend sa colère lorsqu’il regarde-tout-autour, c’est-à-dire des deux côtés de la synagogue où sont assis les auditeurs; en d’autres mots, il les regarde un à un, navré de l’endurcissement de leurs cœurs.

Jean Gobeil SJ

 

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