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Jn

2021/05/14 – Jn 15, 9-17

By 2024-01-04janvier 12th, 2024No Comments

Le texte fait partie du dernier discours de Jésus à ses disciples. Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. … Demeurez dans mon amour … comme moi … je demeure dans son amour … Mon commandement le voici: Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. … C’est moi qui vous ai choisis et établis afin que vous partiez , que vous donniez du fruit, et que votre fruit demeure. Alors, tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous l’accordera.

On pourrait dire que le chapitre 15 de l’évangile de Jean parle de la mission de Jésus et l’explique. Il commence par l’allégorie de la vigne. Dans l’Ancient Testament, c’était l’image du peuple d’Israël que Dieu avait créé et protégé comme aurait fait un propriétaire pour sa vigne. Mais les prophètes avaient déclaré que cette vigne n’avait donné aucun fruit: Israël n’avait pas donné la réponse que Dieu attendait de son peuple.

Jésus commence donc par déclarer qu’il est la vraie vigne: c’est lui le véritable Israël qui donne au Père la réponse qu’il attendait. Font partie de cette vigne les sarments, ceux qui sont unis au Christ, ceux qui demeurent en lui. Sans cette union, les sarments sont secs et inutiles; ils sont sans vie et ne portent pas de fruit. Il termine en disant que c’est seulement en portant du fruit qu’on est son disciple.

Il reste à expliquer quelle est cette union au Christ, qu’est-ce que c’est demeurer dans son amour; qu’est-ce que c’est porter du fruit ou garder son commandement.

Il commence par dire : Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Il ne s’agit pas ici d’une simple comparaison. C’est en réalité le fondement, la base de son amour pour ses disciples qu’il indique en disant: Comme le Père m’a aimé. Par lui, c’est l’amour du Père qui rejoint ses disciples. La réalité de cet amour ou de cette communication fait que le Christ peut dire: Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie.

On doit se rappeler de cela quand on regarde la croix. Si on veut rejoindre le réalité de la croix, il faut faire abstraction du caractère pénible et terrible de la mort pour rejoindre le don qui nous est fait. Le don de sa vie comprend le don de l’Esprit: Il remit l’Esprit, dit saint Jean pour parler de la mort du Christ. Et c’est ce don qui fait, dit-il, que nous ne sommes plus ses serviteurs mais des amis. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. Je vous appelle mes amis parce que tout ce que j’ai entendu de mon Père je vous l’ai fait connaître.

La réalité de l’amour du Père pour Jésus est le fondement de l’amour du Christ pour ses disciples. On a donc une sorte d’équation: L’amour du Père pour Jésus est le fondement de l’amour du Christ pour ses disciples. Pour être ses disciples, pour porter du fruit, pour observer son commandement, pour demeurer dans son amour, il faut avoir une autre équation symétrique de la première : Comme le Christ nous a aimés, nous aussi, nous devons nous aimer les uns les autres. L’amour du Christ pour nous, doit, si nous voulons demeurer dans son amour, avoir la réponse d’aimer les autres. C’est cela porter du fruit. Et en demeurant dans son amour, nous entrons dans l’amour du Père, mais cela sera l’objet du chapitre 17 de l’évangile, le testament de Jésus ou le discours sur l’unité.

Jean Gobeil SJ