Skip to main content
Jn

2021/04/14 – Jn 3, 16-21

By 2024-01-04janvier 12th, 2024No Comments

Par amour, Dieu a donné son Fils unique au monde. Il n’a pas été envoyé pour condamner mais pour sauver le monde. Celui qui croit en lui est sauvé: il obtient la vie éternelle et il échappe à la condamnation. La condamnation, ce sont les hommes eux-mêmes qui la font en choisissant les ténèbres au lieu de la lumière. Choisir les ténèbres c’est de refuser de croire dans le Fils unique envoyé par Dieu par amour. Choisir la lumière c’est croire dans le Fils et agir selon la vérité: il faut que les œuvres deviennent des œuvres de lumière c’est-à-dire qu’elles soient reconnues comme des œuvres de Dieu.

Nicodème est un homme qui a une certaine instruction puisqu’il est un Pharisien. Il est un notable, un personnage important dans son milieu: il est un membre du sanhédrin, la cour suprême (Jean 7,50). Il est attiré par Jésus et voudrait le connaître. Mais, à cause de son milieu, il ne veut pas qu’on le prenne pour un de ses disciples; il vient donc quand il fait noir pour passer inaperçu. Jésus va le recevoir quand même. Nicodème s’attendait à recevoir des informations: il va être dérouté par ce que Jésus lui dit. Pour connaître Jésus, il faut partager sa vie, ce qui veut dire recevoir une vie nouvelle. C’est seulement avec cette vie nouvelle et l’Esprit qu’on peut le connaître et avoir accès au Règne de Dieu. Pour cela il faut renaître par le baptême.

Nicodème a eu de la difficulté à suivre mais il a quand même suivi jusqu’ici. Pour ce qui suit, il comprendra peut-être plus tard puisqu’il osera prendre la défense de Jésus à une réunion du Sanhédrin. Mais pour l’instant, Jésus parle de sa mission et de l’origine de cette mission. Il parle surtout pour les lecteurs de l’évangile, pour des chrétiens.

L’existence terrestre et la mission de Jésus ont pour origine l’amour d’un Dieu qui veut communiquer avec l’humanité. Pour communiquer, il se donne en donnant son Fils unique. Ceci révèle la priorité de l’amour divin comme source de l’histoire du salut.

Jésus déclare qu’il n’a pas été envoyé pour juger. L’idée de jugement est ambivalente: elle contient la reconnaissance de ceux qui ont été justes mais aussi la condamnation de ceux qui sont injustes. Cette idée de Dieu qui venait pour condamner était très forte chez Jean Baptiste qui parlait de la hache qui était déjà sur le bois mort et du feu qui était prêt à brûler la paille séparée du bon grain par le vent. Au temps de Jésus, c’était aussi l’idée des Esséniens de la communauté de Qumran près de la Mer Morte.

Or ce que Jésus révèle c’est que Dieu n’est pas intéressé par la condamnation. S’il envoie son Fils, c’est pour offrir la possibilité d’éviter la condamnation; c’est pour sauver. Et il prend l’initiative de chercher ceux qui étaient perdus pour les sauver. Jésus déclare, à la fin de l’épisode de Zachée, un homme considéré comme un pécheur public, que Jésus a appelé et chez qui il est allé manger: Le Fils de l’Homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. (Luc 19,10)

C’est ce qui est offert par le Christ. C’est une offre car l’amour ne peut contraindre ou imposer. L’accepter c’est reconnaître le don de Dieu dans la personne du Christ. Celui qui croit en lui échappe au jugement et surtout il entre dans le Règne de Dieu. Il est sauvé des ténèbres et fait maintenant partie du monde de la lumière à condition d’agir selon la vérité. “Faire la vérité” est une expression hébraïque pour signifier avoir une conduite en conformité avec la vérité. C’est le rappel aux chrétiens que leur conduite et leurs oeuvres doivent refléter l’amour qu’ils ont reçu.

Jean Gobeil SJ