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2021/01/05 – Mc 6, 34-44

By 2024-01-04janvier 13th, 2024No Comments

Jésus a invité les disciples qui revenaient de leur mission à venir à l’écart, dans un lieu désert, pour se reposer. Mais la foule qui ne leur laissait pas de répit devine par la direction du bateau l’endroit où ils vont et elle est déjà là quand ils arrivent. Jésus est saisi d’émotion de les voir comme un troupeau sans berger. Il se met à les instruire. Avec l’heure tardive, les disciples s’inquiètent et suggèrent de les renvoyer mais Jésus leur dit de leur donner à manger. Ils ramassent ce qu’ils peuvent et c’est trop peu. Jésus dit aux disciples de les faire asseoir par groupes. Puis il prend le pain, fait la bénédiction, rompt le pain et le donne aux disciples pour le faire distribuer. Tous mangent à leur faim et il reste douze paniers.

Jésus a pitié de la foule: c’est sa première réaction. Le mot employé est très fort: il traduit une émotion viscérale. Il la voit comme des brebis sans berger. L’image du berger comporte deux aspects qui vont revenir dans le texte. D’abord, des brebis sans berger ne sont pas un troupeau. C’est le berger qui rassemble un troupeau. Ensuite, la vie du troupeau dépend du berger pour trouver de la nourriture et de l’eau. C’est ce que le Christ veut apporter: une nourriture qui donne la vie et qui rassemble un peuple nouveau.

Les gens sont venus pour l’entendre: ils ont la faim de ses paroles. Jésus se met à les instruire. Il leur parle certainement longuement puisque c’est l’approche du soir qui inquiète les disciples: il faut que cette foule se mette en marche pour aller trouver de la nourriture quelque part. Mais Jésus leur donne la tâche de leur donner à manger indiquant par là que les disciples devront continuer son œuvre. Tout ce que trouvent les disciples c’est cinq pains et deux poissons. C’est trop maigre et pourtant c’est avec cela que Jésus va nourrir la foule. Il a toujours besoin de cette pauvre contribution des disciples et, avec elle, il va faire des miracles. Mais auparavant, il veut faire une autre chose.

Il dit à ses disciples de rassembler la foule en groupes de cinquante et de cent. Juste avant notre texte, la mention d’un lieu désert où allait Jésus avec ses disciples suggérait qu’il allait peut-être faire un geste qui rappellerait Israël au désert. Or, à la sortie d’Égypte, les Hébreux étaient accompagnés d’un ramassis de gens (Ex.12,38): il étaient une foule mais pas encore un peuple. Ce n’est qu’au Sinaï, avec le don de l’Alliance que naîtra le peuple de Dieu composé des douze tribus. En mettant la foule en groupes, Jésus montre qu’il est celui qui rassemble le peuple de Dieu. La mention des douze corbeilles de restes montre que cette foule est maintenant l’image du peuple nouveau dont Israël avait été la préparation et l’image.

Les paroles de Jésus sont suivies de la multiplication des pains. Jésus prend les pains et les poissons, prononce la bénédiction, rompt les pains, les donne aux disciples pour qu’ils les distribuent. Les quatre gestes, prendre, bénir, rompre, donner, sont comme ceux de la dernière Cène où Jésus institue l’Eucharistie.

C’est maintenant dans l’Eucharistie que Jésus rassemble la communauté qui est membre du peuple de Dieu et lui donne la nourriture de sa Parole.

Jean Gobeil SJ