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MtNon classifié(e)

2023/12/07 – Mt 7, 21.24-27

By 2024-01-04janvier 14th, 2024No Comments

Je crois, mais je ne pratique pas.” Combien de fois a-t-on entendu cette formule pour décrire sa condition spirituelle. Croire peut être rassurant, mais on ne fait aucun effort pour exprimer sa relation à Dieu. Pourquoi consacrer un peu de temps à la prière ou pour se joindre à une communauté qui célèbre l’eucharistie? Pourquoi perdre son temps dans une rencontre avec le Seigneur, qu’on soit seul ou avec un groupe? Un recensement nous révèle que la majorité des personnes se déclarent chrétiens, mais que très peu fréquentent une église sauf à Noël et à Pâques ?

Jésus a développé dans trois longs chapitres la charte de la vie chrétienne. Le “Sermon sur la montagne” suscite l’admiration d’un grand nombre, mais suffit-il d’admirer? Pour conclure tout son enseignement, Jésus affirme, dans deux images opposées, que sa parole exige de s’épanouir dans une conduite humaine qui la rende vivante et visible.

Chacun et chacune d’entre nous éprouvent des sentiments, réfléchit, possède des convictions qu’il exprime par la parole, mais tout ce processus humain débouche naturellement sur son action. Tout en nous s’ordonne à l’action et produit des fruits dans notre conduite. Celui qui ne se soucie pas d’agir, celui qui ne veut pas faire l’effort de rendre concrète sa foi, celui qui emprisonne en lui-même ses fragiles convictions, celui qui n’ose pas se compromettre, est comparable à un handicapé qui n’a plus de mains, ni de pieds. Il ressent, il désire, mais il ne fait rien. Il demeure impuissant. Ses pensées généreuses, son idéal de bonheur lui donnent l’illusion d’être en sécurité, en accord avec son Seigneur.

Si on ne pratique pas, on accepte par le fait même d’être inutile, on glisse lentement vers la stérilité et la désespérance. Combien de retraités sans occupation, sans motif de vivre, se sentent inutiles, dévalorisés à leurs yeux et descendent vers la dépression! Au contraire, des bénévoles, qui rendent service gratuitement, se sentent meilleurs après une action généreuse.

Toute parole et toute action pour son prochain permet de sortir de soi-même, d’entrer en communication avec les autres et avec Dieu. Autrement, on demeure seul, enfermé dans la pauvreté de sa solitude. Jésus nous enseigne que la vraie recette du bonheur, c’est l’ouverture aux autres, donner de son temps pour rendre son prochain heureux. Il est étonnant qu’on trouve soi-même le bonheur en le donnant aux autres.

Jean-Louis D’Aragon SJ