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Jn

2023/01/07 – Jn 2, 1-11

By 2024-01-04No Comments

Il faut nous habituer à la manière d’écrire de Saint Jean. Saint Jean, il faut le lire entre les lignes. C’est entre les lignes qu’il dit les choses importantes. Pour Jean, ce premier signe, comme il dit, de Jésus à Cana est très important : il évoque à lui tout seul le grand mystère du projet de Dieu sur l’humanité, mystère de Création, mystère d’Alliance, mystère de Noces.
Le prologue de Jean est une grande méditation sur ce mystère du projet de Dieu sur l’humanité. Le récit des noces de Cana est exactement la même méditation. Ces deux textes nous introduisent au mystère du projet de Dieu sur nous et en nous.
Entre le Prologue et les Noces de Cana, il y a 7 jours. C’est ce qu’on appelle la « semaine inaugurale » de la vie publique de Jésus.
1. Elle commence auprès de Jean-Baptiste au bord du Jourdain où des Pharisiens sont venus l’interroger sur sa mission ; et déjà Jean-Baptiste annonçait la venue de Jésus ; 1er jour !
2. Le lendemain, Jean-Baptiste a la joie de voir Jésus lui-même venir vers lui et il reconnaît en lui « le Fils de Dieu, celui qui baptise dans l’Esprit Saint » (Jn 1,33-34) ; 2e jour!
3. Le lendemain encore, nouvelle rencontre au bord de l’eau : cette fois, ce sont deux disciples de Jean-Baptiste qui se détachent de son groupe pour suivre Jésus et celui-ci les invite à passer la soirée auprès de lui ; 3e jour !
4. Le jour suivant, Jésus part en Galilée accompagné déjà de quelques disciples. 4e, 5e 6e jour !
5. Et c’est en Galilée, trois jours plus tard, qu’a lieu le miracle de Cana : Jean commence son récit des noces de Cana en disant « le troisième jour, il y eut un mariage à Cana en Galilée » ; 7e jour !
Le « septième jour », Dieu avait achevé l’œuvre qu’il avait faite. Dit la Genèse. Le septième jour renvoie toujours à l’achèvement de la Création. Comme le mot « commencement ». St Jean utilise ce mot ici à la fin de son récit des noces de Cana : « Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit. » Dans le Prologue, Jean affirmait « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu et le Verbe était Dieu. Il était au commencement auprès de Dieu. C’est par lui que tout est venu à l’existence et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui. » Nous voici dans le cadre des sept jours de la Création.
Les noces de Cana, un septième jour, se fait l’écho de la Création du monde. À Cana, Jésus ne se contente pas de multiplier le vin, il crée une vie nouvelle ; comme au commencement de toutes choses, le Verbe était tourné vers Dieu pour créer le monde, à Cana une nouvelle étape s’inaugure, c’est le commencement de la création nouvelle, avec le Christ. Et il s’agit d’une noce !
On peut faire un autre parallèle avec le 7e jour. Au sixième jour, Dieu avait achevé son œuvre par la création du couple humain à son image ; au septième jour de la nouvelle création, Jésus participe à un repas de noces. C’est une manière de dire que le projet créateur de Dieu est un projet d’alliance, un projet de noce. C’est pour cette raison que nous avons lu en 1er lecture d’Isaïe dans lequel Dieu disait à son peuple : « Comme la jeune mariée fait la joie de son mari, tu seras la joie de ton Dieu » ; Le parallèle ici à faire, le miracle de Cana est la réalisation de la promesse de Dieu : c’est la fête des noces de Dieu avec l’humanité qui débute là. C’est pour cela que le mot « Heure » chez Jean est si important : il s’agit de l’Heure où le projet de Dieu a été définitivement accompli en Jésus-Christ. C’est bien à cela que Jésus pense quand il dit à Marie : « Femme, que me veux-tu ? Mon heure n’est pas encore venue. » Jésus si situe au-delà du problème matériel du manque de vin, Jésus ne perd pas de vue sa mission qui est d’accomplir les noces de Dieu avec l’humanité.
Je retiens trois leçons de ce texte. Et c’est Marie qui nous les donne :
1. La première leçon c’est l’attention. Faire attention aux autres. Marie fait attention à tous les détails. Elle ne fait pas les choses à la place des autres, ce n’est pas elle qui change l’eau en vin. Mais, elle averti son fils qui fait le reste. Elle, elle se retire et garde tous ces événements dans son cœur ;
2. Deuxième leçon : sa mère dit à ceux qui servaient, « tout ce qu’il vous dira faites-le ». Si dernièrement au baptême du Christ la voix du Père depuis la nuée nous disait : « c’est mon Fils bien-aimé en qui j’ai mis toute ma joie, écoutez-le ». Aujourd’hui, c’est Marie qui nous montre vers qui nous devons nous tourner quand nous avons des soucis, elle nous indique que c’est vers Jésus-Christ que nous devons aller s’il nous manque quelque chose ;
3. La troisième leçon de ce Dimanche, c’est que chacun de nous à son rôle dans la vie et en fait personne ne fait pas ombrage à l’autre. Selon le principe de subsidiarité, chacun devrait être à sa place et faire ce qu’il a à faire sans être une entorse à l’épanouissement de l’autre; Marie constate le manque, le dit à Jésus, et Jésus dit aux servants remplissez d’eau les jarres. Vous voyez que c’est ainsi que la société est organisée. Cela nous permet de constater qu’on a besoin les uns des autres.
La dernière leçon c’est que Jésus nous donne toujours ce qui y a de bon et de meilleur pour nous.
Il garde toujours le bon et nous le donne toujours. Jésus nous donne en tout temps ce qui est bon, parce que nous sommes ses enfants bien-aimés.
Demandons la grâce de savoir, nous-aussi donner toujours le meilleur de ce que nous sommes et de ce que nous avons aux autres qui sont dans le besoin. Demandons-lui de savoir, partout où l’on se trouve, être des artisans de paix et de joie.
Laissons-nous habiter par son Esprit Saint pour faire le bien en tout temps, pour notre Salut et la plus grande gloire de Dieu.

P. André SJ

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