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McNon classifié(e)

2003/06/05 – Mc 12, 1-12

By 2024-01-04janvier 14th, 2024No Comments

Jésus parle à des responsables d’Israël: chefs des prêtres, scribes et anciens. Il leur dit une parabole. Un homme a planté une vigne et pris tous les soins nécessaires pour elle. Puis il en a loué l’exploitation à des vignerons locaux. Plus tard il envoie des serviteurs pour réclamer ce qui lui revient de cette opération. Les vignerons les renvoient les uns après les autres après les avoir battus. Finalement, le propriétaire envoie son fils bien-aimé, l’héritier, à la vigne. Les vignerons tuent le fils pensant ainsi s’accaparer la vigne. Le propriétaire devra punir les vignerons et confier la vigne à d’autres.

Jésus conclut en citant le psaume 128: La pierre rejetée par les bâtisseurs est devenue la pierre angulaire (la plus importante: elle doit résister à la poussée de deux pans de mur). En entendant cela, les chefs des Juifs, comprenant qu’ils étaient visés à travers les vignerons, voulurent mettre à exécution un complot déjà amorcé (Marc 11,18) pour arrêter Jésus mais durent reculer par crainte de la foule.

Il s’agit d’une allégorie plutôt que d’une parabole: ici, chaque élément a un double sens.

La vigne, c’est le peuple de Dieu, qui, lui-même, est représenté par le propriétaire de la vigne. Les vignerons chargés de la vigne représentent les chefs religieux d’Israël. Les serviteurs envoyés par le propriétaire représentent les prophètes envoyés par Dieu et persécutés et rejetés par Israël. Le dernier envoyé est le fils. La notation de bien-aimé rappelle au lecteur chrétien la voix du ciel qui disait au baptême de Jésus: Tu es mon Fils bien-aimé, tu as toute ma faveur.  (Marc 1,11)

La représentation d’Israël comme une vigne était courante dans l’Ancien Testament. A cause de tout ce qui était requis pour faire pousser une vigne et pour la protéger, elle fournissait une bonne illustration de tout ce que Dieu avait fait pour son peuple. La description de la vigne dans Isaïe (Isaïe 5,1-7) est comme un chant de l’amour de Dieu pour son peuple. Mais la conclusion de ce chant est que Dieu n’a pas trouvé les fruits de justice et de fidélité qu’il attendait en retour et il intente un procès à son peuple. C’est le peuple qui est blâmé. Ici, ce sont les dirigeants du peuple, représentés par les vignerons, qui sont dénoncés.

Les détails de ce que les vignerons firent au fils, saisirent, tuèrent, jetèrent dehors, évoquent la passion du Christ. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. C’est l’image de la pierre qui continue l’histoire que l’allégorie présentait. La pierre rejetée représente bien la passion du Christ. Mais quand elle devient une pierre angulaire, très importante pour une construction, elle fait allusion à la victoire du Christ sur la mort, la Résurrection, et son nouveau rôle. Cette pierre angulaire évoque un fondement nouveau et une nouvelle construction. Le Christ qui a été rejeté par les autorités juives deviendra le fondement d’un peuple nouveau. D’où la conclusion:  C’est là l’oeuvre du Seigneur, une merveille sous nos yeux.     (Marc 12,11)

Jean Gobeil SJ