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(Français) 2022/10/22 – Lc 13, 1-9

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Dans tout ce passage, Jésus enseigne avec insistance l’importance du moment présent. La nostalgie du passé et le rêve de l’avenir détournent du présent, qui seul est à notre portée. Nos décisions et nos actions se déroulent dans un présent qui prépare notre avenir. C’est dans ce présent qu’il faut veiller fidèlement, pour se convertir, s’engager et produire des fruits.

Deux accidents tragiques viennent de se produire. Les Galiléens, dont il est question ici, étaient probablement des nationalistes zélotes, qui auraient perturbé l’ordre dans le Temple et provoqué la réaction violente du gouverneur. L’autre incident, la Tour de Siloé s’est peut-être écrasée en raison des travaux commandés par Pilate pour améliorer l’approvisionnement de l’eau à Jérusalem.

Le peuple opprimé par les Romains lutte pour obtenir justice.  Mais Jésus a le courage de dire à ses compatriotes que leur cause ne justifie pas les moyens violents pour la défendre. Il s’oppose à la révolte, mais également à la soumission. Il les prévient que s’ils laissent libre cours aux passions de vengeance et de haine dans leur cœur, ils se détruiront eux-mêmes. L’unique voie de salut, c’est la conversion du coeur.

Dans la tradition biblique, le figuier est un arbre fruitier qui représente le peuple. La fidélité d’Israël à son Seigneur se mesure aux fruits que l’arbre produit. Le délai de produire des fruits, dans la parabole de Jésus, signifie l’absence prolongée de conversion, de retour à Dieu dans la foi. La disparition du figuier annoncerait la destruction de la nation. Le propriétaire de l’arbre, c’est Dieu, tandis que le vigneron est la figure du médiateur entre Dieu et le peuple, le Christ Jésus. Le plaidoyer du vigneron en faveur du figuier obtient un sursis d’une année, mais, même si la condamnation est reportée à plus tard, le jugement menace toujours. À la fin, le vigneron est obligé d’admettre qu’il sera juste de couper l’arbre, si les dernières mesures pour le rendre productif ne produisent aucun effet.

Jésus montre un ferme courage pour ne pas dévier de sa mission et de son message du salut. La foule, outrée par les répressions révoltantes du gouverneur, attend que Jésus, galiléen comme les victimes, condamne Pilate et prenne même la tête d’un mouvement populaire de résistance. Le courage du Christ consiste à refuser de suivre la foule dans son appétit de vengeance. Il l’apostrophe, au contraire, affirmant que tous ceux qui l’écoutent ont besoin, eux aussi, de se convertir. Jésus élève le débat au niveau du coeur et de la conscience de chacun.

Ce serait une erreur de penser que les victimes qui ont péri méritaient leur sort à cause de leurs péchés. Ayant évité une mort tragique, les juifs de la foule pourraient penser qu’ils sont innocents. En présence du Christ, nous sommes toujours ramenés à notre conscience. Nous devons sans cesse résister à nos illusions que notre idéal sublime et nos pensées généreuses nous rendent purs et sans reproche. “Le triomphalisme” de notre Église nous a peut-être entraînés à nous fier à cette fausse bouée de sécurité. N’oublions jamais que notre seule sécurité qui nous donne assurance devant Dieu, c’est notre humble défiance de nous-mêmes : “C’est lorsque je suis faible (à mes yeux) que je suis fort (de l’amour et de la force de Dieu)” (2 Cor 12,10).

Cet appel à la conversion de la part du Christ engage notre responsabilité personnelle. Nous sommes tentés d’oublier cette responsabilité, en nous appuyant sur la promesse infaillible de Dieu. Jean Baptiste dénonçait cette fausse sécurité : “Ne vous mettez pas à dire en vous-mêmes : ‘Nous sommes les descendants d’Abraham’ (héritiers de la promesse de Dieu) (Luc 3, 8). Une autre illusion de sécurité consiste à diluer notre responsabilité personnelle dans le prestige de l’Église à laquelle nous appartenons.

Le jugement est inévitable et imminent, car la conscience de chacun le juge immédiatement. Nous avons connu une époque où prévalait la peur du Juge et des peines qu’entraînerait une condamnation. En réaction, nous avons éliminé l’image d’un Dieu menaçant. Par la suite, nous en venons à penser que nos décisions n’ont pas de conséquences. Si notre responsabilité s’évapore, nos actions ne seraient que de l’air qui passe, elles n’auraient pas de valeur. Qu’on le veuille ou non, le jugement se réalise aussitôt en nous, car nos actions nous suivent, elles sont inscrites en nous-mêmes.

Jésus nous invite à observer et à comprendre les signes des temps. Pourquoi sont-ils aussi importants ? C’est que Dieu agit et se révèle dans le temps de notre histoire collective et individuelle. Dieu est à l’œuvre dans notre monde : “Mon Père est continuellement à l’oeuvre et moi aussi je suis à l’oeuvre” (Jn 5,17), dit Jésus. Il nous parle et nous interpelle par les événements qui s’y déroulent et qui sont des signes pour ceux qui y prêtent attention.

La vie que le Créateur nous accorde ne nous appartient pas, elle nous est prêtée pour une brève période. C’est un pèlerinage au cours duquel il faut prendre une décision fondamentale et radicale. Notre conversion n’est jamais parfaite, car elle comprend le détachement de tout ce qui n’entre pas dans le projet de Dieu pour chacun(e) de nous, Jésus nous dit que chaque instant de notre vie est important, riche de décision, pour entrer de plus en plus en communion avec le Seigneur et son plan d’amour pour nous.

Jean-Louis D’Aragon SJ

(Français) 2022/10/21 – Lc 12, 54-59

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Chaque matin et chaque soir, les médias, journaux, radio et télévision, nous présentent les prévisions de la température. Ces annonces sont importantes pour tous, car ils conditionnent l’environnement de notre vie physique et ils favorisent ou non notre bonne humeur.

Nous attachons de l’importance à ces conditions de notre environnement physique, qui est extérieur, mais notre environnement intérieur nous préoccupe-t-il autant ? Prêtons-nous une attention aussi intense aux signes des temps, qui influencent notre situation personnelle ? Jésus exhorte notre Église à discerner les signes généraux qui influencent notre époque. De même, il nous presse, chacun et chacune d’entre nous, de nous convertir à sa volonté manifestée dans les signes particuliers qu’Il nous donne.

Jésus s’adresse, non plus seulement à ses disciples, mais à la foule, c’est-à-dire à toute personne humaine. Pourquoi Jésus est-il aussi dur à l’égard de son auditoire, les traitant “d’hypocrites” ? Comme tout hypocrite, les gens se divisent, ils se concentrent sur leurs préoccupations immédiates pour délaisser les aspirations de leur cœur, leur désir profond de vie éternelle. Les auditeurs de Jésus sont attentifs pour discerner les signes insignifiants autour d’eux, les signes apparents, superficiels. Mais que font-ils pour découvrir les signes profonds, les causes qui ont une longue portée et qui conditionnent leur vie ou leur mort, leur bonheur ou leur malheur ?

Avec la présence du Christ, l’Envoyé suprême de Dieu, qui donne sens et espérance à l’humanité, l’étape ultime de l’histoire a commencé. Lorsqu’il libère les humains des esprits mauvais, lorsqu’il guérit les malades, c’est Dieu qui veut donner une vie nouvelle aux enfants qu’il a créés par amour. Comment peut-on comprendre les signes de la température et ne pas reconnaître l’appel de l’Auteur de ces signes? Jésus s’étonne que chacun ne découvre pas par lui-même la juste manière d’agir et n’ait pas le courage de prendre une décision conforme au défi et à la gravité de l’époque que le Christ inaugure.

Une série d’incidents qui s’orientent dans le même sens forment ce que le Concile Vatican II nomme “les signes des temps.” Le Seigneur dirige l’évolution de notre monde et il nous exprime sa volonté par ces multiples signes, qui sollicitent notre attention et notre engagement. Bien plus que les prévisions de la température, “les signes des temps” exercent sur nous tous une influence durable et profonde.

Nous sommes tous solidaires des orientations et des engagements de notre Église. Celle-ci a reconnu en notre nom, au Concile, son devoir de prêter attention à ces signes, de les interpréter, de se convertir et d’agir selon la volonté de Dieu qui s’y révèle.

À notre époque, “les signes des temps” sont évidents et nombreux. Ils s’imposent à notre réflexion, car ils sont profonds et vont nous influencer durant une longue période. Signalons seulement les principaux :

1) Les moyens de communication se sont multipliés : radio, téléphone, télécopieur, internet, déplacements aériens rapides,… Notre planète est devenu un grand village. Ce qui se produit en n’importe quel coin du globe devient proche. Notre solidarité globale sollicite notre conscience quand survient, par exemple, un cataclysme.

2) Les multiples rencontres entre gens de différentes religions et cultures permettent de mieux nous comprendre les uns les autres et de devenir plus tolérants et même respectueux des gens différents de nous.

3) La liberté religieuse assure à chacun d’être lui-même et de favoriser l’œcuménisme et l’unité entre les croyants.

4) Le souci de la création, de notre “environnement”, comme nous l’a prescrit le Créateur (Gen 1,26-28), s’impose de plus en plus à la conscience universelle.

Avec la venue du Messie, la dernière époque de l’histoire dirigée par Dieu a commencé. La présence de cet Envoyé suprême place les contemporains du Christ devant la décision centrale de leur existence : l’accueillir et se repentir, ou demeurer sourd et aveugle, ignorant sa présence. Nous sommes confrontés aujourd’hui à la même urgence, même si nous vivons vingt siècles après Jésus. Depuis sa venue, son sacrifice sur la croix et sa résurrection, la dernière période de l’histoire a commencé. Lorsqu’il nous appelle par des signes ou des inspirations personnelles, notre réponse devrait être notre accord avec sa volonté.

Jésus recourt à une courte parabole pour nous enseigner l’urgence d’une décision. Celui dont la cause est perdue d’avance doit chercher par tous les moyens à se réconcilier avec son adversaire qui le traîne en procès devant le juge. Pour éviter la condamnation, une entente à l’amiable s’impose.

Nous sommes tous des coupables, nous sommes tous des pécheurs qui avons besoin de nous réconcilier avec le Juge suprême. La conversion, l’accord avec la volonté de ce Juge, qui veut notre salut, est l’unique solution. Le temps est court pour prendre cette décision, sinon la fatalité de la condamnation attend celui qui demeure sourd à l’appel de son Seigneur.

Jean-Louis D’Aragon SJ

(Français) 2022/10/20 – Lc 12, 49-53

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À la naissance du Sauveur, un ange du ciel annonce cette heureuse nouvelle au groupe des privilégiés, les pauvres bergers: “N’ayez pas peur, un Sauveur vous est né.” (Lc 2,11) Puis une multitude de l’armée céleste loue Dieu :

“Gloire à Dieu dans les lieux très hauts,

et, sur la terre, paix parmi les humains en qui il prend plaisir !” (Lc 2,14)

La mission du Sauveur consiste donc à apporter la paix à l’humanité.

Lorsqu’il couronne sa mission par sa résurrection, le Seigneur rencontre ses disciples en leur souhaitant la paix. (Lc 24,36 ; Jn 20,19) À la fin du dernier repas avec les siens, il leur avait promis la paix, dont il est la source

“Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix.” (Jn 14,27)

“Je vous ai parlé ainsi pour que vous ayez la paix en moi.” (Jn 16,33)

Comment Jésus peut-il dire maintenant que ce n’est pas la paix qu’il vient établir dans le monde, mais la division et la guerre ? Comment comprendre cette contradiction ?

Le feu est un symbole, qui, à travers la Bible, signifie la présence purificatrice de Dieu. Il se présente en Juge qui discerne le bien du mal et qui sépare le bon grain de la paille. À la Pentecôte, l’Esprit descend sur chacun des disciples présents sous la forme de langues de feu. (Act 2,3) Il vient les purifier et, en même temps, les fortifier et les inspirer de louer les merveilles accomplis par le Seigneur. À ces Galiléens, des pêcheurs ignorants, il donne le courage de s’adresser à la foule et d’affronter les 71 membres du Sanhédrin, la plus haute autorité chez les Juifs. (Act 4,1ss ; 5,17ss)

Le baptême noie dans la mort celui qui y est plongé. Le péché et la souffrance du passé disparaissent dans l’eau du baptême. Purifié de tout mal, le baptisé sort transfiguré de cette immersion.

Au nom de Dieu, son Père, le Christ offre au monde la vie, la paix et le bonheur. En le ressuscitant, Dieu lui donne son propre titre de “Seigneur”, pour qu’il soit la source de la paix et de tous les biens qui peuvent combler la personne humaine. Pour recevoir cette paix, le monde doit s’ouvrir au Ressuscité par la foi. C’est une décision libre que chacun prend face au Crucifié-Ressuscité, mais cette décision exige l’exclusivité. Il ne peut être question de dire un “oui”, qui n’engagerait qu’une partie de notre personne. Un tel engagement suppose nécessairement une conversion, un renoncement à tout son passé de péché et de refus de Dieu. Cette décision pour le Christ provoque fatalement une séparation de ceux et celles qui ne partagent pas la même foi.

Tout amour exige un sacrifice, le pur amour, sans mélange, réclame le sacrifice absolu de tout ce qui s’oppose à cet amour ou même à ce qui se trouve en dehors de lui. “Les petites causes demandent de petits sacrifices, mais les grandes causes exigent de grands sacrifices,” selon  un précepte du parti communiste.

Les exemples sont nombreux d’amoureux qui ont tout quitté, parents et amis, par fidélité à la personne qu’ils aimaient. Ils ont tout abandonné et sacrifié pour un amour transitoire d’ici-bas, tandis que  Celui qui sollicite notre amour est le Fils unique de Dieu : “Il m’a aimé et s’est livré pour moi.” (Gal 2,20) La réponse, qui correspond à un tel amour, ne peut être que radicale, comme celle de François d’Assise, se dépouillant de tout et se séparant de son père, qui ne reconnaît plus son fils, qui s’avance sur le chemin du dénuement et de la sainteté.

Jean-Louis D’Aragon SJ

 

(Français) 2022/10/19 – Lc 12, 39-48

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Jésus continue les instructions à ses disciples. Leur vigilance doit être continue comme celle d’un maître de maison qui ne veut pas être surpris par un voleur qui percerait le mur de sa maison. Pierre alors demande si cette parole s’adresse à eux aussi. Jésus lui répond en poursuivant la parabole. Quel est le serviteur à qui le maître de la maison confiera la direction des autres serviteurs?  C’est celui qu’il aura trouvé au travail quand il est arrivé. Mais si celui qui avait la charge des autres a profité de l’absence du maître pour en abuser, à son retour, le maître s’en séparera. La responsabilité d’un serviteur dépend de sa connaissance de la volonté du maître: mieux il la connaît, plus grande est sa responsabilité: à qui l’on a beaucoup donné, on demandera beaucoup.

Jésus termine une exhortation à la vigilance continuelle de la part des disciples comme celle d’un maître de maison qui ne veut pas être surpris par un voleur. Pierre pose alors une question qui est ambiguë mais la réponse de Jésus vise une demande comme celle-ci: est-ce que cette demande de vigilance continuelle nous vise aussi nous, les Douze.

Le Seigneur reprend la même parabole et Luc utilise le titre de Seigneur pour souligner que Jésus parle avec toute son autorité pour une déclaration importante. Dans la parabole, il y a un changement: il ne s’agit plus d’un simple serviteur mais d’un intendant, c’est-à-dire d’un serviteur qui est en charge des autres serviteurs. Et pour bien souligner qu’il parle de ceux qui seront en autorité après la résurrection, comme les Douze et leurs successeurs, le verbe est au futur: l’intendant à qui le maître confiera la charge de ses domestiques.  L’intendant qui est considéré veut être fidèle et sensé, c’est-à-dire fidèle, digne de confiance, et avisé  ou sage parce qu’il sait que le travail quotidien, ordinaire, est important pour la vie éternelle.

Le maître qui arrivera à l’improviste et le trouvera au travail lui confiera la charge de toute sa maison.

Ce qui suit donne trois sortes d’exemples de la façon dont un intendant, ou un chrétien en autorité, peut manquer à son devoir. La première façon est d’abuser de son autorité sur les autres. La seconde est d’oublier que lui aussi doit être toujours vigilant même si le maître tarde à venir. Finalement, c’est de se servir de son poste pour satisfaire ses intérêts.

On sent, dans ces exemples, qu’il y a toujours des dangers dans l’exercice de l’autorité et que l’évangéliste tient à le rappeler.

La conclusion: A qui l’on a beaucoup confié, on réclamera davantage.

Jean Gobeil SJ

(Français) 2022/10/18 – Lc Lc 10, 1-9

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Jésus choisit 72 disciples et les envoie en mission comme il avait fait pour les 12 (Luc 9,1). Ils doivent commencer par prier Dieu d’envoyer des ouvriers dans sa moisson. Ils ne doivent pas mettre leur confiance en autre chose que la Providence. Ils ont des pouvoirs de guérison et leur mission est d’annoncer: Le Règne de Dieu est venu tout proche de vous.

72 est le chiffre de toutes les nations. La mission qui avait été confiée aux Douze est maintenant confiée aux disciples en général. Cela sera confirmé après la Résurrection quand Jésus apparaîtra non seulement aux Onze mais aussi à leurs compagnons pour leur confirmer leur mission d’être les témoins devant toutes les nations de la réalisation des Écritures en sa personne. (Luc 24, 47-48)

C’est aujourd’hui la fête de saint Luc. En rédigeant ce passage de l’évangile, il devait bien, comme tout disciple chrétien, se sentir impliqué avec ces 72.

D’un point de vue historique, on sait bien peu de choses sur Luc. C’est même là une garantie qu’il n’est pas un nom fictif comme auteur d’un évangile. Pour un nom fictif on aurait choisi quelqu’un de plus important, un apôtre par exemple. Paul parle de Luc comme du cher médecin (Colossiens 4,14) et le mentionne parmi ceux qui sont avec lui et qui ne sont pas de la Circoncision; c’est dire qu’il est un non-juif. Il le mentionne deux autres fois parmi ceux qui se joignent à ses salutations.

Par contre, si on parle de l’auteur de l’évangile qui porte son nom, on peut dire beaucoup de choses. Il est le seul à commencer l’évangile par une note bien personnelle. Il connaît, dit-il, beaucoup de récits qui ont été composés avec ce que les témoins oculaires de Jésus avaient transmis. Il veut à son tour écrire quelque chose après s’être soigneusement informé sur tout depuis les origines. En somme, il a beaucoup travaillé. Il y a eu pour lui beaucoup plus de transpiration que d’inspiration!

Il écrit pour des non-juifs. Il trouve donc que c’est un motif de confiance pour eux de voir l’intérêt que Jésus portait à ceux qui étaient considérés comme des marginaux dans la société juive. Il y a les malades, les lépreux, les gens considérés comme pécheurs publics, les collecteurs d’impôt comme Zachée (Luc 19). A l’occasion il y a même un centurion que même les Juifs lui recommandent parce qu’il leur a bâti la synagogue. De lui, Jésus dira: Pas même en Israël, je n’ai trouvé une telle foi.  (Luc 5,9)

Les femmes ne sont pas oubliées. Il donne leurs noms et nous révèlent un point important. Elles accompagnaient Jésus, depuis la Galilée jusqu’au Calvaire et au tombeau. Ce sont elles, note Luc en les nommant, qui les assistaient de leurs biens (Luc 8) Ce sont elles qui auront la première annonce de la résurrection et iront en avertir les apôtres. Mais elles auront beau leur répéterils ne les crurent pas.   (24,10-11)

L’évangile de Luc est l’évangile des pardons. On pense au récit de la pécheresse pardonnée (7,36),  à l’appel de Zachée (19) et à tout le chapitre 15 avec les trois paraboles propres à Luc: le berger qui a perdu une brebis,  la femme qui a perdu une drachme dans sa maison, le père de l’enfant prodigue. Dans ces trois figures de pardon, l’atmosphère est à la réjouissance.

Dans la Passion, il y le pardon des bourreaux et du bon larron. Une grande fresque du Paradis dans un monastère grec des Météores montre le Seigneur, les saints, les anges, tous splendides, excepté la figure d’un homme presque nu dans un coin. Jésus lui avait dit: Aujourd’hui, tu seras avec moi dans le Paradis. Aujourd’hui, avait dit Jésus. Si bien que le bon larron n’a même pas eu le temps de s’habiller!

Enfin, il y a la perspective de Luc dans ses trois chapitres sur l’enfance de Jésus: avec l’Incarnation, le Règne de Dieu est présent et l’Esprit est donné, d’où la joie et les chants d’action de grâce. C’est ce que les 72 devaient annoncer : Le Royaume de Dieu est tout proche de vous. C’est ce que tout disciple doit annoncer.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(Français) 2022/10/17 – LC 12, 13-21

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Quelqu’un dans la foule demande à Jésus d’intervenir pour régler une question d’héritage. Jésus refuse d’être juge dans ces questions. Il en profite pour donner un avertissement à la foule: il faut se garder de la cupidité. La vie qu’il apporte ne dépend pas des richesses matérielles. Il donne un exemple d’un homme qui se soucie de l’avenir de ses revenus et fait des plans d’investissement sans se préoccuper des limites de sa vie terrestre. Ce sont les richesses qu’on amasse en vue de Dieu qui sont importantes.

Notre texte fait partie d’un ensemble qui a commencé par souligner qu’être disciple du Christ exigeait le témoignage. A cette fin, quoi qu’il en coûte, il fallait mettre toute sa confiance en Dieu, disait Jésus : Ne vend-on pas cinq passereaux pour deux as et pas un d’entre eux n’est en oubli devant Dieu….Soyez sans crainte: vous valez mieux qu’une multitude de passereaux. (12,6-7) ;  L’avertissement, au début du chapitre, se terminait en disant de ne pas s’inquiéter sur ce qu’on dirait pour témoigner devant les tribunaux ; Le Saint Esprit vous enseignera à cette heure même ce qu’il faut dire.  (12,12)

Mais la disponibilité à l’Esprit requiert qu’on ait sa liberté, une liberté sans entrave. Pour Luc, la première entrave est la cupidité. La position de Luc est claire dans son évangile: les richesses sont faites pour être partagées avec ceux qui en manquent. C’est la seule façon de les retrouver dans le ciel. Être préoccupé avec la possession ou l’acquisition de richesses, c’est s’appuyer sur du vide et c’est perdre la liberté qu’un disciple doit avoir. C’est pour que nous restions libres que le Christ nous a libérés, dit saint Paul. (Gal.5,1)

Le mot richesse comprend non seulement des valeurs monétaires mais aussi bien toutes les sortes de valeurs personnelles qui peuvent nous attirer ou nous fasciner. Ces valeurs sont des vraies valeurs seulement si elles sont consacrées au service des autres, comme donner de son temps et donner de sa personne. Luc conclut en disant qu’il faut thésauriser ou investir non pour soi-même mais en vue de Dieu. (Luc 12,21) La richesse définitive est le Royaume de Dieu que Jésus compare à un trésor caché ou à une perle fine. (Matthieu 13,44-45)

Le texte qui suit le nôtre met en garde contre une autre entrave à la liberté: la préoccupation du lendemain, l’inquiétude vis-à-vis du futur. Un disciple ne peut avoir une vraie liberté sans une complète confiance en la Providence. Et Luc a les plus beaux textes pour illustrer la Providence.

Qui d’entre vous peut, en s’inquiétant, ajouter une seule coudée à la longueur de sa vie, dit Jésus. (Luc 12,25)

Il continue: Considérez les lis des champs qui ne filent ni ne tissent. Or, je vous le dis, Salomon dans toute sa gloire n’a pas été vêtu comme l’un d’eux. Que si, dans les champs, Dieu habille de la sorte l’herbe qui est aujourd’hui et demain sera jetée au four, combien plus ne fera-t-il pas pour vous… (Luc 12, 27-28)

Votre Père sait ce dont vous avez besoin. Cherchez d’abord son Royaume et sa justice et le reste vous sera donné par surcroît. (Luc 12,30b-31)

Jean Gobeil SJ

 

 

 

(Français) 2021/10/23 – Lc 13, 1-9

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Dans tout ce passage, Jésus enseigne avec insistance l’importance du moment présent. La nostalgie du passé et le rêve de l’avenir détournent du présent, qui seul est à notre portée. Nos décisions et nos actions se déroulent dans un présent qui prépare notre avenir. C’est dans ce présent qu’il faut veiller fidèlement, pour se convertir, s’engager et produire des fruits.

Deux accidents tragiques viennent de se produire. Les Galiléens, dont il est question ici, étaient probablement des nationalistes zélotes, qui auraient perturbé l’ordre dans le Temple et provoqué la réaction violente du gouverneur. L’autre incident, la Tour de Siloé s’est peut-être écrasée en raison des travaux commandés par Pilate pour améliorer l’approvisionnement de l’eau à Jérusalem.
Le peuple opprimé par les Romains lutte pour obtenir justice. Mais Jésus a le courage de dire à ses compatriotes que leur cause ne justifie pas les moyens violents pour la défendre. Il s’oppose à la révolte, mais également à la soumission. Il les prévient que s’ils laissent libre cours aux passions de vengeance et de haine dans leur coeur, ils se détruiront eux-mêmes. L’unique voie de salut, c’est la conversion du cœur.

Le figuier stérile

Dans la tradition biblique, le figuier est un arbre fruitier qui représente le peuple. La fidélité d’Israël à son Seigneur se mesure aux fruits que l’arbre produit. Le délai de produire des fruits, dans la parabole de Jésus, signifie l’absence prolongée de conversion, de retour à Dieu dans la foi. La disparition du figuier annoncerait la destruction de la nation. Le propriétaire de l’arbre , c’est Dieu, tandis que le vigneron est la figure du médiateur entre Dieu et le peuple, le Christ Jésus. Le plaidoyer du vigneron en faveur du figuier obtient un sursis d’une année, mais, même si la condamnation est reportée à plus tard, le jugement menace toujours. À la fin, le vigneron est obligé d’admettre qu’il sera juste de couper l’arbre, si les dernières mesures pour le rendre productif ne produisent aucune effet.

Urgence de la conversion

Jésus montre un ferme courage pour ne pas dévier de sa mission et de son message du salut. La foule, outrée par les répressions révoltantes du gouverneur, attend que Jésus, galiléen comme les victimes, condamne Pilate et prenne même la tête d’un mouvement populaire de résistance. Le courage du Christ consiste à refuser de suivre la foule dans son appétit de vengeance. Il l’apostrophe, au contraire, affirmant que tous ceux qui l’écoutent ont besoin, eux aussi, de se convertir. Jésus élève le débat au niveau du cœur et de la conscience de chacun.

Ce serait une erreur de penser que les victimes qui ont péri méritaient leur sort à cause de leurs péchés. Ayant évité une mort tragique, les juifs de la foule pourraient penser qu’ils sont innocents. En présence du Christ, nous sommes toujours ramenés à notre conscience. Nous devons sans cesse résister à nos illusions que notre idéal sublime et nos pensées généreuses nous rendent purs et sans reproche. “Le triomphalisme” de notre Église nous a peut-être entraînés à nous fier à cette fausse bouée de sécurité. N’oublions jamais que notre seule sécurité qui nous donne assurance devant Dieu, c’est notre humble défiance de nous-mêmes: “C’est lorsque je suis faible (à mes yeux) que je suis fort (de l’amour et de la force de Dieu)” (2 Cor 12,10).

Cet appel à la conversion de la part du Christ engage notre responsabilité personnelle. Nous sommes tentés d’oublier cette responsabilité, en nous appuyant sur la promesse infaillible de Dieu. Jean Baptiste dénonçait cette fausse sécurité: “Ne vous mettez pas à dire en vous-mêmes: ‘Nous sommes les descendants d’Abraham’ (héritiers de la promesse de Dieu) (Luc 3, 8). Une autre illusion de sécurité consiste à diluer notre responsabilité personnelle dans le prestige de l’Église à laquelle nous appartenons.

Le jugement est inévitable et imminent, car la conscience de chacun le juge immédiatement. Nous avons connu une époque où prévalait la peur du Juge et des peines qu’entraînerait une condamnation. En réaction, nous avons éliminé l’image d’un Dieu menaçant. Par la suite, nous en venons à penser que nos décisions n’ont pas de conséquences. Si notre responsabilité s’évapore, nos actions ne seraient que de l’air qui passe, elles n’auraient pas de valeur. Qu’on le veuille ou non, le jugement se réalise aussitôt en nous, car nos actions nous suivent, elles sont inscrites en nous-mêmes.

Jésus nous invite à observer et à comprendre les signes des temps. Pourquoi sont-ils aussi importants? C’est que Dieu agit et se révèle dans le temps de notre histoire collective et individuelle. Dieu est à l’œuvre dans notre monde: “Mon Père est continuellement à l’œuvre et moi aussi je suis à l’œuvre” (Jn 5,17), dit Jésus. Il nous parle et nous interpelle par les événements qui s’y déroulent et qui sont des signes pour ceux qui y prêtent attention.

La vie que le Créateur nous accorde ne nous appartient pas, elle nous est prêtée pour une brève période. C’est un pèlerinage au cours duquel il faut prendre une décision fondamentale et radicale. Notre conversion n’est jamais parfaite, car elle comprend le détachement de tout ce qui n’entre pas dans le projet de Dieu pour chacun(e) de nous,. Jésus nous dit que chaque instant de notre vie est important, riche de décision, pour entrer de plus en plus en communion avec le Seigneur et son plan d’amour pour nous.

Jean-Louis D’Aragon SJ

(Français) 2021/10/22 – Lc 12, 54-59

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Chaque matin et chaque soir, les médias, journaux, radio et télévision, nous présentent les prévisions de la température. Ces annonces sont importantes pour tous, car ils conditionnent l’environnement de notre vie physique et ils favorisent ou non notre bonne humeur.

Nous attachons de l’importance à ces conditions de notre environnement physique, qui est extérieur, mais notre environnement intérieur nous préoccupe-t-il autant ? Prêtons-nous une attention aussi intense aux signes des temps, qui influencent notre situation personnelle ? Jésus exhorte notre Église à discerner les signes généraux qui influencent notre époque. De même, il nous presse, chacun et chacune d’entre nous, de nous convertir à sa volonté manifestée dans les signes particuliers qu’Il nous donne.

“Esprits faux”

Jésus s’adresse, non plus seulement à ses disciples, mais à la foule, c’est-à-dire à toute personne humaine. Pourquoi Jésus est-il aussi dur à l’égard de son auditoire, les traitant “d’hypocrites” ? Comme tout hypocrite, les gens se divisent, ils se concentrent sur leurs préoccupations immédiates pour délaisser les aspirations de leur cœur, leur désir profond de vie éternelle. Les auditeurs de Jésus sont attentifs pour discerner les signes insignifiants autour d’eux, les signes apparents, superficiels. Mais que font-ils pour découvrir les signes profonds, les causes qui ont une longue portée et qui conditionnent leur vie ou leur mort, leur bonheur ou leur malheur ?

Avec la présence du Christ, l’Envoyé suprême de Dieu, qui donne sens et espérance à l’humanité, l’étape ultime de l’histoire a commencé. Lorsqu’il libère les humains des esprits mauvais, lorsqu’il guérit les malades, c’est Dieu qui veut donner une vie nouvelle aux enfants qu’il a créés par amour. Comment peut-on comprendre les signes de la température et ne pas reconnaître l’appel de l’Auteur de ces signes? Jésus s’étonne que chacun ne découvre pas par lui-même la juste manière d’agir et n’ait pas le courage de prendre une décision conforme au défi et à la gravité de l’époque que le Christ inaugure.

Les signes des temps

Une série d’incidents qui s’orientent dans le même sens forment ce que le Concile Vatican II nomme “les signes des temps.” Le Seigneur dirige l’évolution de notre monde et il nous exprime sa volonté par ces multiples signes, qui sollicitent notre attention et notre engagement. Bien plus que les prévisions de la température, “les signes des temps” exercent sur nous tous une influence durable et profonde.

Nous sommes tous solidaires des orientations et des engagements de notre Église. Celle-ci a reconnu en notre nom, au Concile, son devoir de prêter attention à ces signes, de les interpréter, de se convertir et d’agir selon la volonté de Dieu qui s’y révèle.

À notre époque, “les signes des temps” sont évidents et nombreux. Ils s’imposent à notre réflexion, car ils sont profonds et vont nous influencer durant une longue période. Signalons seulement les principaux :
1) Les moyens de communication se sont multipliés : radio, téléphone, télécopieur, internet, déplacements aériens rapides,… Notre planète est devenu un grand village. Ce qui se produit en n’importe quel coin du globe devient proche. Notre solidarité globale sollicite notre conscience quand survient, par exemple, un cataclysme.
2) Les multiples rencontres entre gens de différentes religions et cultures permettent de mieux nous comprendre les uns les autres et de devenir plus tolérants et même respectueux des gens différents de nous.
3) La liberté religieuse assure à chacun d’être lui-même et de favoriser l’œcuménisme et l’unité entre les croyants.
4) Le souci de la création, de notre “environnement”, comme nous l’a prescrit le Créateur (Gen 1,26-28), s’impose de plus en plus à la conscience universelle.

Urgence de se convertir

Avec la venue du Messie, la dernière époque de l’histoire dirigée par Dieu a commencé. La présence de cet Envoyé suprême place les contemporains du Christ devant la décision centrale de leur existence : l’accueillir et se repentir, ou demeurer sourd et aveugle, ignorant sa présence. Nous sommes confrontés aujourd’hui à la même urgence, même si nous vivons vingt siècles après Jésus. Depuis sa venue, son sacrifice sur la croix et sa résurrection, la dernière période de l’histoire a commencé. Lorsqu’il nous appelle par des signes ou des inspirations personnelles, notre réponse devrait être notre accord avec sa volonté.

Jésus recourt à une courte parabole pour nous enseigner l’urgence d’une décision. Celui dont la cause est perdue d’avance doit chercher par tous les moyens à se réconcilier avec son adversaire qui le traîne en procès devant le juge. Pour éviter la condamnation, une entente à l’amiable s’impose.

Nous sommes tous des coupables, nous sommes tous des pécheurs qui avons besoin de nous réconcilier avec le Juge suprême. La conversion, l’accord avec la volonté de ce Juge, qui veut notre salut, est l’unique solution. Le temps est court pour prendre cette décision, sinon la fatalité de la condamnation attend celui qui demeure sourd à l’appel de son Seigneur.

Jean-Louis D’Aragon SJ

(Français) 2021/10/21 – Lc 12, 49-53

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À la naissance du Sauveur, un ange du ciel annonce cette heureuse nouvelle au groupe des privilégiés, les pauvres bergers: “N’ayez pas peur, un Sauveur vous est né.” (Lc 2,11) Puis une multitude de l’armée céleste loue Dieu : “Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, et, sur la terre, paix parmi les humains en qui il prend plaisir !” (Lc 2,14)

La mission du Sauveur consiste donc à apporter la paix à l’humanité.

Lorsqu’il couronne sa mission par sa résurrection, le Seigneur rencontre ses disciples en leur souhaitant la paix. (Lc 24,36 ; Jn 20,19) À la fin du dernier repas avec les siens, il leur avait promis la paix, dont il est la source : “Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix.” (Jn 14,27) ; “Je vous ai parlé ainsi pour que vous ayez la paix en moi.” (Jn 16,33)  Comment Jésus peut-il dire maintenant que ce n’est pas la paix qu’il vient établir dans le monde, mais la division et la guerre ? Comment comprendre cette contradiction ?

Feu et baptême

Le feu est un symbole, qui, à travers la Bible, signifie la présence purificatrice de Dieu. Il se présente en Juge qui discerne le bien du mal et qui sépare le bon grain de la paille. À la Pentecôte, l’Esprit descend sur chacun des disciples présents sous la forme de langues de feu. (Act 2,3) Il vient les purifier et, en même temps, les fortifier et les inspirer de louer les merveilles accomplis par le Seigneur. À ces Galiléens, des pêcheurs ignorants, il donne le courage de s’adresser à la foule et d’affronter les 71 membres du Sanhédrin, la plus haute autorité chez les Juifs. (Act 4,1ss ; 5,17ss)
Le baptême noie dans la mort celui qui y est plongé. Le péché et la souffrance du passé disparaissent dans l’eau du baptême. Purifié de tout mal, le baptisé sort transfiguré de cette immersion.

Impossible d’être neutre

Au nom de Dieu, son Père, le Christ offre au monde la vie, la paix et le bonheur. En le ressuscitant, Dieu lui donne son propre titre de “Seigneur”, pour qu’il soit la source de la paix et de tous les biens qui peuvent combler la personne humaine. Pour recevoir cette paix, le monde doit s’ouvrir au Ressuscité par la foi. C’est une décision libre que chacun prend face au Crucifié-Ressuscité, mais cette décision exige l’exclusivité. Il ne peut être question de dire un “oui”, qui n’engagerait qu’une partie de notre personne. Un tel engagement suppose nécessairement une conversion, un renoncement à tout son passé de péché et de refus de Dieu. Cette décision pour le Christ provoque fatalement une séparation de ceux et celles qui ne partagent pas la même foi.

Tout amour exige un sacrifice, le pur amour, sans mélange, réclame le sacrifice absolu de tout ce qui s’oppose à cet amour ou même à ce qui se trouve en dehors de lui. “Les petites causes demandent de petits sacrifices, mais les grandes causes exigent de grands sacrifices,” selon un précepte du parti communiste.

Les exemples sont nombreux d’amoureux qui ont tout quitté, parents et amis, par fidélité à la personne qu’ils aimaient. Ils ont tout abandonné et sacrifié pour un amour transitoire d’ici-bas, tandis que Celui qui sollicite notre amour est le Fils unique de Dieu : “Il m’a aimé et s’est livré pour moi.” (Gal 2,20) La réponse, qui correspond à un tel amour, ne peut être que radicale, comme celle de François d’Assise, se dépouillant de tout et se séparant de son père, qui ne reconnaît plus son fils, qui s’avance sur le chemin du dénuement et de la sainteté.

Jean-Louis D’Aragon SJ

 

(Français) 2021/10/20 – Lc 12, 39-48

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Jésus continue les instructions à ses disciples. Leur vigilance doit être continue comme celle d’un maître de maison qui ne veut pas être surpris par un voleur qui percerait le mur de sa maison. Pierre alors demande si cette parole s’adresse à eux aussi. Jésus lui répond en poursuivant la parabole. Quel est le serviteur à qui le maître de la maison confiera la direction des autres serviteurs? C’est celui qu’il aura trouvé au travail quand il est arrivé. Mais si celui qui avait la charge des autres a profité de l’absence du maître pour en abuser, à son retour, le maître s’en séparera. La responsabilité d’un serviteur dépend de sa connaissance de la volonté du maître: mieux il la connaît, plus grande est sa responsabilité: à qui l’on a beaucoup donné, on demandera beaucoup.

Jésus termine une exhortation à la vigilance continuelle de la part des disciples comme celle d’un maître de maison qui ne veut pas être surpris par un voleur. Pierre pose alors une question qui est ambiguë mais la réponse de Jésus vise une demande comme celle-ci: est-ce que cette demande de vigilance continuelle nous vise aussi nous, les Douze.

Le Seigneur reprend la même parabole et Luc utilise le titre de Seigneur pour souligner que Jésus parle avec toute son autorité pour une déclaration importante. Dans la parabole, il y a un changement: il ne s’agit plus d’un simple serviteur mais d’un intendant, c’est-à-dire d’un serviteur qui est en charge des autres serviteurs. Et pour bien souligner qu’il parle de ceux qui seront en autorité après la résurrection, comme les Douze et leurs successeurs, le verbe est au futur: l’intendant à qui le maître confiera la charge de ses domestiques. L’intendant qui est considéré veut être fidèle et sensé, c’est-à-dire fidèle, digne de confiance, et avisé ou sage parce qu’il sait que le travail quotidien, ordinaire, est important pour la vie éternelle.
Le maître qui arrivera à l’improviste et le trouvera au travail lui confiera la charge de toute sa maison.

Ce qui suit donne trois sortes d’exemples de la façon dont un intendant, ou un chrétien en autorité, peut manquer à son devoir. La première façon est d’abuser de son autorité sur les autres. La seconde est d’oublier que lui aussi doit être toujours vigilant même si le maître tarde à venir. Finalement, c’est de se servir de son poste pour satisfaire ses intérêts.

On sent, dans ces exemples, qu’il y a toujours des dangers dans l’exercice de l’autorité et que l’évangéliste tient à le rappeler. La conclusion: A qui l’on a beaucoup confié, on réclamera davantage.

Jean Gobeil SJ