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(Français) 2023/11/21 – Mt 12, 46-50

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Jésus parle à la foule lorsque surviennent sa mère et ses frères qui cherchent à lui parler. Quelqu’un avertit Jésus qui déclare en tendant la main (vers la foule) : Voici ma mère et mes frères. Et il explique: Celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère, une soeur, une mère.

Une présentation au Temple, comme celle de Jésus et celle de Marie, est toujours le symbole d’une consécration à Dieu et un modèle pour toute consécration religieuse. La Présentation de Marie au Temple est un épisode qui ne se trouve pas dans les évangiles canoniques. Il provient d’un écrit en grec du 2e siècle, le Protévangile de Jacques. Mais ce n’est pas seulement cette tradition que l’Église célèbre: c’est en même temps le don que Marie, l’Immaculée, n’a cessé de faire d’elle-même à Dieu.

Le texte d’aujourd’hui parle de la mère et des frères de Jésus. Matthieu dit qu’ils cherchaient à le voir. Il omet poliment de dire pourquoi. Marc, lui, dit que les siens sont venus à Capharnaüm pour se saisir de lui car ils disaient: Il a perdu le sens.(Marc,3,21)  En somme, le clan de Jésus a des difficultés avec la popularité de Jésus ou bien parce qu’ils ont peur des répercussions ou bien parce qu’ils partagent l’opinion des gens de Nazareth qui n’acceptent pas que Jésus ait une mission véritable.

Comme la foule les empêche de s’approcher, quelqu’un l’informe que sa mère et ses frères cherchent à lui parler et Jésus lui répond avec la question:

Qui est ma mère et qui sont mes frères?

C’est une façon de demander quel est le lien le plus important pour lui. Est-ce que c’est le lien du sang ou bien autre chose?

Et la réponse est ce qui nous intéresse spécialement aujourd’hui parce qu’elle va révéler ce qui fait la véritable grandeur de Marie aux yeux de Jésus.

Celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère, une soeur, une mère.

Ainsi, pour Jésus, le lien le plus fort est avec ceux qui font la volonté de Dieu. Le rôle de Marie est assurément très important: elle est la Theotokos, la Mère de Dieu. Pourtant, plus importante que sa maternité, est sa réponse à Dieu:

Je suis la servante du Seigneur. (Luc 1,38)

La présentation de Marie au temple symbolise cette réponse qui a été celle de toute sa vie.

Jean Gobeil SJ 

(Français) 2023/11/20 – Lc 18, 35-43

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L’évangile d’aujourd’hui nous transporte dans la plus vieille ville du monde, Jéricho. Dans l’Ancien Testament, le sixième chapitre du Livre de Josué raconte comment cette ville fut conquise par les Israélites. À cette occasion, elle fut soumise à un traitement qui, de nos jours, serait qualifié de génocide ou de crime contre l’humanité : « Ils exterminèrent la population de la ville, hommes, femmes, jeunes et vieux. Ils tuèrent même les bœufs, les moutons et les ânes » (Jos, 6, 20). Tout ce qui respire y fut anéanti, sauf la prostituée Rahab et sa famille qui avait caché les espions d’Israël. Et comme si tout cela ne suffisait pas, Josué prononça une malédiction contre l’homme qui tenterait de reconstruire cette ville (Jos, 6, 26). De toute évidence, Jéricho a pu renaître de ses cendres. La ville existait au temps de Jésus, et elle existe encore de nos jours.

Jéricho fournit donc le décor de la guérison miraculeuse d’un aveugle. En lisant ce passage, je me suis souvenu d’un ami qui m’a dit que si des circonstances calamiteuses l’obligeaient à choisir entre la vue et l’ouïe, il deviendrait sourd plutôt qu’aveugle, car le désastre de la cécité empêche de contempler la beauté du monde. D’y penser, j’approuve cette opinion et je considère la condition d’aveugle comme plus pénible que celle de sourd, au moins pour une personne qui a joui de la vue pendant une partie de sa vie. On pourrait supposer que c’est le cas ici, car aucun des trois synoptiques ne précise que l’aveugle de Jéricho était « aveugle-né ». Marc lui donne un nom : Bartimée. Matthieu lui donne un compagnon : dans le « premier évangile », on a effectivement affaire à deux aveugles qui hurlent la même chose. À la question de Jésus, « Que voulez-vous que je fasse pour vous? », ils répondent à l’unisson : « Seigneur, que nos yeux s’ouvrent. »

L’aveugle de Jéricho semble savoir ce que signifie la vue. C’est pourquoi, contre vents et marées, il veut se faire entendre de Jésus. Il sait ce qu’il a perdu, et c’est pourquoi il refuse de se faire bâillonner par ceux qui trouvent indécent qu’il crie pour appeler au secours le guérisseur de Nazareth désigné par le titre messianique de « Fils de David ». Les exégètes ont probablement une interprétation savante de ce titre, mais je suppose que l’aveugle l’accorde à Jésus pour revendiquer le droit d’être parmi ceux que David avait la mission de protéger. En effet, dans l’utopie d’Israël, le roi, et David en particulier puisqu’il fut le plus grand d’entre eux, avait comme tâche prioritaire de prendre soin des « pauvres de Yahvé » et, un aveugle est un pauvre parmi les pauvres. L’aveugle de Jéricho semble au courant de ses droits au sein du peuple élu. Et Jésus lui donne raison en répondant à sa requête : « Vois, ta foi t’a sauvé. » Il aurait pu ajouter : « Vous avez ici plus que David. » On le sait : David n’a pas toujours été à la hauteur de sa mission. Il n’a pas toujours été l’incarnation de la miséricorde de Yahvé.

La guérison physique n’exclut évidemment pas le sens symbolique de l’accès à la lumière du salut. Plus que les synoptiques, Jean souligne ce sens dans le neuvième chapitre de son évangile où il est question de la guérison d’un aveugle de naissance. Ce nouveau sens nous permet de nous sentir concernés en nous mettant dans la peau de celui qui implore de voir, et en chantant avec celui qui a composé cette mélopée chrétienne inspirée par cet évangile : « Ouvre mes yeux seigneur… Je suis l’aveugle sur le chemin… Guéris-moi, je veux te voir. »

Melchior MBonimpa

 

 

 

 

(Français) 2023/11/18 – Lc 18, 1-8

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Les tentations de délaisser la prière sont multiples. La prière personnelle peut devenir monotone. Même la prière liturgique, en union avec une communauté chrétienne, nous laisse, par moment, sans goût. Mais c’est l’apparent silence de Dieu qui peut être la plus grande tentation d’abandonner la prière. À quoi bon prier, si Dieu n’écoute pas et surtout s’il n’exauce pas nos demandes?

Le désespoir assaillait les premiers chrétiens, qui subissaient la persécution des païens à cause de leur foi. Ils imploraient l’intervention de leur Seigneur, mais apparemment sans résultat. Le silence prolongé de Dieu pouvait les décourager. Dans l’introduction à l’évangile d’aujourd’hui, Jésus exhorte ses disciples à prier sans se décourager, à prier sans cesse. Il ne veut pas dire que notre prière explicite et consciente doit être continuelle, ce qui serait impossible. Mais, en toute circonstance, bonne ou pénible, en période aride ou consolante, notre prière devrait s’élever vers Dieu.

Un juge inique

Pour encourager ses disciples à prier sans cesse, Jésus leur propose un cas désespéré. Le juge, qui a le pouvoir d’exaucer la veuve, est un fonctionnaire corrompu et sans aucun scrupule. Dans ce monde ancien, il n’est redevable à personne et ses décisions sont sans appel. La loi de Dieu ne le trouble guère et sa réputation de vénalité le laisse indifférent. L’adversaire de la veuve retient probablement une somme d’argent qui appartient à cette femme. Il est vraisemblablement un citoyen influent, qui paie le juge, comme il arrivait souvent, pour obtenir une décision qui lui convienne. Sous une couverture légale, il vole cette veuve de l’argent qui lui appartient et dont elle a besoin pour vivre.

La veuve

Le second personnage de la parabole est complètement démuni face au juge, qui a tout pouvoir sur cette cause importante pour la veuve. En effet, cette veuve ne peut recourir à un autre tribunal; le juge est le maître absolu dans cette localité et il n’a pas à rendre compte de ses décisions. Seule, sa conscience devrait lui rappeler les exigences que le Seigneur avait édictées dans l’Écriture: “L’orphelin, l’immigré et la veuve” étaient les trois catégories de pauvres, que la Bible mentionne régulièrement, pour insister sur le devoir de bienveillance à leur égard.

La situation de cette femme est sans espoir. Elle n’a pas de protecteur, elle n’a pas les moyens d’acheter un verdict favorable à sa cause et elle ne peut recourir à une instance judiciaire supérieure. Le juge inique a un pouvoir absolu et final sur elle. Quel recours reste-t-il à cette veuve? Un seul, son opiniâtreté à venir réclamer justice. Même si le juge refuse toujours, elle revient avec ténacité, sans se décourager, pour exiger que justice lui soit rendue. Ennuyé, épuisé, ce juge finit par céder pour avoir la paix.

Portée de la parabole

Au moyen de cette parabole, Jésus veut nous enseigner avant tout la persévérance dans la prière. La parabole décrit le combat entre deux volontés, celle du juge et celle de la veuve, pour enseigner que la persévérance l’emporte finalement, même sur la malice la plus endurcie.

Imitant la veuve, les élus de Dieu “crient vers lui jour et nuit.” Comment peuvent-ils implorer “jour et nuit?” Parce que c’est l’Esprit, toujours présent, qui prie en eux et pour eux. (Rom 8,26s) Dieu les exauce toujours, non pas “sans tarder”, mais “soudainement, sans signe préparatoire, à l’improviste.”

Pourquoi les silences de Dieu, qui semblent correspondre aux refus du juge? Il nous est impossible de comprendre clairement le mystère du plan de Dieu pour nous. Nous ne pouvons qu’entrevoir des motifs possibles.

Avec le temps, nous discernons mieux notre situation et nous sommes plus lucides pour préciser nos demandes. Elles sont souvent mesquines, réduites à des intérêts immédiats. Dans son amour infini, le Seigneur veut pour nous des bienfaits bien supérieurs aux besoins immédiats de nos désirs limités par notre myopie.

De plus, avec le temps, nous approfondissons nos demandes, nous creusons notre désir, pour mieux apprécier les dons que Dieu nous accorde et pour rendre plus vibrante notre action de grâce après les avoir reçus.

Enfin nos demandes persévérantes nous introduisent dans l’intimité de Dieu. Le Bienfaiteur devient alors plus important que le bienfait. La prière continuelle nous vide de nous-mêmes, pour laisser toute la place au Seigneur.

Une conclusion déconcertante !

Lorsqu’il viendra juger, le Fils de l’homme trouvera-t-il des croyants sur la terre? Quel est le lien entre cette déclaration pessimiste et ce qui précède? La parabole a pour but d’encourager les premiers chrétiens, qui subissent la persécution, à persévérer dans leur demande de secours, en dépit du silence prolongé de Dieu. Ceux qui ne persévèrent pas ont perdu peu à peu leur confiance et leur foi dans la Providence. La prière est la foi en acte, la foi vivante qui communique avec Dieu. Quand on ne prie plus, la foi a disparu.

La déclaration finale de Jésus vise donc les chrétiens découragés, qui ont cessé d’implorer leur Seigneur de venir à leur secours. Leur foi est tiède, sur le point de disparaître. D’où la question angoissante: quand le Fils de l’homme viendra juger les chrétiens, trouvera-t-il en eux le canal vital les reliant à la Source de l’amour et de la vie, leur prière, expression vivante de leur foi?

Jean-Louis D’Aragon SJ

 

 

 

(Français) 2023/11/17 -Lc 17, 26-37

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Pourquoi cet évangile sur l’avenir et sur la fin des temps ? La liturgie propose au cours de chaque année les différentes étapes qui mènent au salut définitif auquel le Seigneur veut nous conduire. Nous terminerons bientôt le cycle de cette histoire du salut. Aussi le présent passage de l’Évangile évoque d’une manière obscure le terme de notre histoire humaine, individuelle et collective.

Nous ne connaissons pas le futur et nous ne pouvons pas l’imaginer d’une manière précise. L’avenir est pour nous une énigme. Aussi Jésus ne nous en parle qu’avec des images vagues et obscures. Par ailleurs, l’avenir, parce qu’inconnu, peut nous faire peur. Le Christ, au contraire, veut nous rassurer, car la foi bannit toute fausse crainte.

Le Christ vient de dire à ses disciples que le “Jour du Fils de l’homme” surviendra avec la soudaineté de l’éclair. Il ajoute maintenant que ce moment sera si soudain que la vie, qui se déroulera normalement, comme aux temps de Noé et de Loth, ne permettra pas de le prévoir.  Lorsqu’il surviendra, chacun devra être prêt à accueillir la venue du Fils de l’homme, cet événement décisif. Chercher à sauver ses biens ou essayer d’échapper à cette venue serait une erreur fatale. Recourir à de telles tentatives, ce serait courir à sa perte. En effet, cet événement sera tellement radical et définitif qu’il provoquera la séparation de deux personnes couchées dans le même lit ou de deux travailleurs dans les champs, selon leurs dispositions pour accueillir la venue du Fils de l’homme.

À la question des disciples sur le lieu de cet événement, la réponse de Jésus est aussi vague que celle qu’il offrait aux Pharisiens sur ce moment, “Quand le Règne arrivera-t-il?” (17,20) Jésus reprend en conclusion un proverbe, déjà cité par Job 39,30. L’endroit et le moment du jugement ne seront connus qu’après l’événement, et non pas avant, comme les vautours se rassemblent après avoir découvert les cadavres.

Le temps est court

En évoquant le monde contemporain de Noé et celui de Loth, Jésus ne stigmatise pas la perversion des gens de ces deux époques dépravées. Que leur reproche-t-il donc? Jésus énumère les actions régulières de toute vie ordinaire. Pourtant tous ces gens périssent sous le jugement divin. Leur faute consista essentiellement à vivre immergée dans le moment présent, sans aucun souci de l’avenir. Ils n’ont pas prêté attention aux signes qui les avertissaient que la fin était proche.

Combien d’événements nous rappellent que notre existence terrestre ne se prolongera pas indéfiniment. Ces signes, maladies ou épreuves diverses, nous montrent notre fragilité et nous signalent que la fin peut survenir à tout instant, que nous sommes toujours proches de la frontière entre notre monde et l’au-delà. La routine quotidienne, une sorte de frénésie chez certains de vivre pleinement dans le présent, peut voiler notre vue et enlever toute préoccupation de l’avenir. Si on subit un accident ou si on pleure le décès d’un parent ou d’un ami, la tragédie nous secoue, mais on essaie d’oublier et la routine rythme de nouveau notre existence. On se dit inconsciemment : “Les accidents, c’est pour les autres.” Jésus nous engage à nous montrer responsables, avec une vue sur le terme de notre pèlerinage, mais sans aucune peur. La vigilance s’accorde bien avec la confiance de la foi.

Jean-Louis D’Aragon SJ

(Français) 2023/11/16 – Lc 17, 20-25

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L’espérance nous attire en avant vers un pôle aimanté. Le temps nous entraîne qu’on le veuille ou non. Si notre existence humaine a un but vers lequel nous tendons, l’espérance de l’atteindre anime toute notre personne. Mais si l’espérance est absente, la vie est vide. C’est le désespoir. Pourquoi un si grand nombre de suicides dans le monde, surtout dans les pays riches ? Le plus grand scandale, c’est le suicide des jeunes, qui ne voient rien d’attirant dans l’existence humaine, alors que l’avenir pourtant s’ouvre à eux.

Au temps de Jésus, les Romains dominaient et opprimaient les Juifs. Malgré les ennemis qui les ont sans cesse asservis, les fidèles de l’Alliance ont régulièrement espéré “le Jour du Seigneur”, cette intervention de Dieu pour les libérer d’une manière définitive. Les épreuves nationales, loin de les décourager, avaient stimulé leur espérance. Par exemple, lorsqu’ils ont subi la dispersion, après la ruine de Jérusalem et du Temple (en 70 de notre ère), la célébration de la Pâque se terminait entre eux par le souhait mutuel d’espérance : “L’an prochain, à Jérusalem !”

Quand le Règne viendra-t-il ?

Jésus s’adresse à deux auditoires différents. Le premier groupe, les Pharisiens, demandent à quel moment le Royaume viendra (vv.20-21). Dans le second, Jésus parle à ses disciples des circonstances entourant la venue du Fils de l’homme (vv. 22-37).

La présence aimante, active et protectrice du Seigneur parmi son peuple, était l’objet central de cette espérance. Dieu, source de toute vie, résiderait parmi ses fidèles. En plus de sa protection, Dieu réunirait tous les membres de son peuple dans la ville sainte, Jérusalem, qu’ils soient tout proches ou dispersés à travers l’univers.

Quand on souffre, on est impatient et on espère une libération prochaine. Le temps paraît toujours long. La question des Pharisiens porte sur le moment où Dieu viendrait combler cette espérance. Ils pensaient, comme le peuple, que “le Royaume de Dieu allait se manifester d’un instant à l’autre.” (Lc 19,11) Jésus précise que la venue du Royaume surviendra dans l’avenir, mais qu’il est déjà présent et actif “parmi vous.” (v.21) Le ministère du Christ parmi eux manifeste déjà la présence du Royaume de Dieu, mais cette présence ne s’impose pas d’une manière spectaculaire avec un étalage de merveilles étonnantes.

Les contemporains de Jésus pensaient que des signes fulgurants accompagneraient cette venue, puisque le Seigneur est le Tout-puissant. Dans sa réponse, Jésus rejette tout signe extérieur. Dieu vient d’une manière discrète, mystérieuse et souverainement efficace. Cette déclaration est un appel de Jésus aux Pharisiens pour qu’ils découvrent la signification profonde de sa personne et de son activité, et pour qu’ils reconnaissent Dieu présent en lui.

Le dénuement précède la gloire

Délaissant ses interlocuteurs pharisiens, Jésus s’adresse à ses disciples pour les rendre lucides, en leur enlevant toute illusion. Le bonheur facile, sans sacrifice, reste superficiel et s’évapore rapidement. L’Église, à la suite de son Seigneur, souffrira, et les chrétiens désireront vivement la venue du Règne, qui amènera leur libération finale. Dans leur attente anxieuse, ils ne devront pas cependant se laisser tromper par les charlatans qui prétendent prédire le temps et le lieu de cette venue. Le jour du Royaume surviendra soudainement comme l’éclair.

La souffrance est une purification de soi-même, de son égoïsme, qui rend disponible à l’action de Dieu. L’amour devient possible quand le regard ébloui se détourne de soi-même pour s’ouvrir sur l’Infini. Le renouvellement de notre espérance s’impose chaque jour. Ce n’est pas le monde autour de nous qui nous aidera dans ce renouveau. Notre monde vit dans le présent, sans trop se préoccuper de l’avenir. Sa culture est trop souvent celle du tragique et du noir, qui ne discerne guère les signes lumineux que Dieu nous accorde. Ces signes sont discrets, intérieurs, indices d’un progrès presque imperceptible, mais quotidien.

Jean-Louis D’Aragon SJ

 

(Français) 2023/11/15 – Lc 17, 11-19

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Jésus est en route vers Jérusalem. Dix lépreux viennent à sa rencontre et s’arrêtent à une distance respectueuse. Ils crient: Jésus, maître prends pitié de nous. Jésus leur dit d’aller se montrer aux prêtres. En route ils furent purifiés. Un Samaritain était parmi eux; il revient vers Jésus en glorifiant Dieu et se jette aux pieds de Jésus. Jésus souligne que le seul qui est revenu, alors que tous ont été purifiés, était un étranger. Il lui déclare: Lève-toi, ta foi t’a sauvé.

Cette marche vers Jérusalem est mentionnée pour la troisième fois. Elle a commencé à 9,51 pour former une section qui se termine à 18,14. Dans cette section de 9 chapitres, il y a beaucoup de matériel qui est propre à Luc. Les indications géographiques ne sont pas importantes: elles ne font que souligner le thème du chemin vers Jérusalem comme sommet de la mission du Christ. Il y aura un cheminement analogue dans le livre des Actes des Apôtres: la Parole commence à Jérusalem pour s’étendre ensuite de plus en plus jusqu’à ce qu’elle arrive au coeur de l’empire, Rome.

Les dix lépreux ne demandent ni l’aumône ni la guérison, seulement d’avoir pitié d’eux. Ils se tiennent à une certaine distance de Jésus pour respecter les lois de la pureté rituelle. Ils appellent Jésus “Maître” (epistata), comme les disciples.

Jésus ne fait aucun geste. Il leur dit d’aller se montrer aux prêtres qui, après vérification selon la loi, déclarent la personne purifiée. Ils partent donc, sans être guéris, ce qui montre leur foi en la parole de Jésus. La guérison se fait en cours de route et l’un d’eux, sans continuer, retourne pour remercier Jésus en glorifiant Dieu. Il peut maintenant s’approcher de Jésus: il se jette à ses pieds pour le remercier.

Or, c’était un Samaritain, que Jésus d’ailleurs appellera un “étranger”. Pour les Juifs, les Samaritains sont pires que les païens: ils sont des schismatiques qui se sont séparés des Juifs pour faire leur propre temple. Ils appartiennent donc à une très basse catégorie de personnes aux yeux des Juifs. Peut-être précisément à cause de cela, Jésus avait choisi un Samaritain comme modèle de l’amour du prochain dans la parabole du Bon Samaritain (Luc 10,29). On se rappelle que Luc souligne la prédilection de Jésus pour les marginaux et les basses classes.

Jésus en disant: « Relève-toi et va; ta foi t’a sauvé », montre qu’il y a plus que la guérison. C’est la foi qui donne le salut. Les autres ont été guéris à cause de leur foi mais pour que le salut soit complet il faut que cette foi reconnaisse l’initiative de Dieu et sa gratuité. C’est ce que la foi du Samaritain a produit.

Jean Gobeil SJ                            

(Français) 2023/11/14 – Lc 17, 7-10

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La parabole parle du serviteur qui revient des champs après son travail. Le maître ne lui offrira pas de manger avant lui parce qu’il a travaillé. Au contraire il lui dira de lui préparer un repas. Quand le maître aura mangé, alors le serviteur pourra manger à son tour. Le serviteur a fait simplement ce que le maître lui avait demandé.

De même, les apôtres sont des serviteurs et quand ils ont fait tout ce que Dieu commandait ils doivent dire: Nous n’avons fait que notre devoir. Nous sommes des serviteurs quelconques.

Jésus s’adresse aux apôtres et après eux aux responsables de la communauté chrétienne. Nous avons déjà vu la parabole des serviteurs vigilants que le maître fait asseoir et sert. La leçon portait sur la nécessité de la vigilance.

Mais ici, l’hypothèse que le serviteur qui a travaillé puisse prendre tout de suite son repas est écartée. C’est le maître qui se fait servir et prend son repas en premier.

Les apôtres sont invités à se mettre à la place des simples serviteurs.   Au-delà des apôtres, ce sont les responsables des communautés chrétiennes qui se font avertir. Ils rendent un service indispensable: c’est pour cela qu’il faut dire des simples serviteurs plutôt que des serviteurs inutiles.  Mais ils ne peuvent pas prétendre que le maître leur doive quelque chose.

Autrement on pourrait les comparer aux Pharisiens qui croyaient que leurs observances rigoureuses leur donnaient des droits sur Dieu et qu’ils n’avaient pas besoin d’être sauvés.

Jean Gobeil SJ

(Français) 2023/11/13 – Lc 17, 1-6

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Un jour, j’ai assisté à une messe dominicale où, dans son sermon, le curé est sorti de ses gonds parce que le texte de l’évangile proposait un thème qu’il ne voulait pas aborder: le divorce. J’étais plutôt amusé de sa frustration, mais le visiteur qui m’avait accompagné à la messe était un peu choqué. Ce dernier avait suivi quelques cours de théologie où il avait appris qu’on ne s’en prend pas à un texte sacré qu’on doit méditer ou expliquer : il faut toujours le justifier, lui trouver un sens édifiant, l’élever à l’ordre de ce qui est parfait. Au texte sacré, on ne peut rien ajouter ou retrancher. Il faut l’accepter tel qu’il est, en résistant à toute tentation de le remanier ou de lui trouver des insuffisances.

Pourtant, il me semble que l’évangile d’aujourd’hui est plutôt décousu. Sauf respect pour l’auteur sacré, on peut relever que ce texte contient trois thèmes différents, réunis sans aucun souci de cohérence, et sans aucun effort pour ménager les transitions. Il y a d’abord le thème du scandale. Jésus maudit quiconque entraîne au péché « un seul de ces petits. » Vient ensuite le thème du pardon à accorder obligatoirement, même sept fois, à celui qui se repent d’avoir commis une faute contre nous. Il y a enfin le thème de la foi : Jésus affirme que celui qui en est armé peut se faire obéir d’un grand arbre auquel il commanderait de se déraciner. Ailleurs, l’évangile va jusqu’à dire que la foi peut déplacer les montagnes!

Sans chercher à établir des liens entre ces trois thèmes, voyons ce que nous pourrions dire de chacun d’eux. D’abord, on peut se demander comment comprendre cette déclaration apparemment excessive : « Mieux vaut pour lui qu’on lui attache au cou une meule de moulin et qu’on le jette à la mer plutôt qu’il ne fasse tomber un seul de ces petits. » Cette phrase très dure ressemble à une sentence capitale contre celui par qui le scandale arrive. Mais le mot « scandale » est un peu piégé : Jésus ne vise pas le simple pécheur qui, comme nous tous, pourrait un jour être pris en flagrant délit de mauvais exemple. Il condamne plutôt celui qui, très sciemment, fait la promotion du péché et assume sans ambages le rôle de tentateur ou la profession de « faire tomber », d’entraîner au péché les plus vulnérables de ses frères et sœurs. Ce qui est en cause ici n’est pas le simple mauvais exemple accidentel, mais plutôt le pacte avec Satan, le tentateur par excellence.

Il est plus facile de saisir le point suivant. Jésus nous enjoint de pardonner sans compter. Répétons-le : même sept fois. Ailleurs, il va même plus loin : soixante-dix-sept fois sept fois, c’est-à-dire toujours. Mais le pardon n’est pas inconditionnel. Jésus précise que le pardon suit le repentir. J’adore cette précision parce que j’ai vécu dans un contexte où beaucoup de pasteurs chrétiens enjoignaient au bon peuple de pardonner à des assassins impénitents. Ces prêcheurs demandaient d’accorder automatiquement l’absolution à des gens coupables de génocide et de crimes contre l’humanité mais qui, jouissant de l’impunité absolue, n’éprouvaient aucun regret et ne sentaient aucun besoin de demander pardon à qui que ce soit.

Quant au troisième thème, la foi qui déracine de grands arbres ou déplace des montagnes, je l’associe à l’espérance rebelle. Je n’ai jamais été capable de penser la foi sans l’espérance. C’est la seule manière d’échapper à la sottise qui confond la foi avec la certitude de type scientifique. L’image du déracinement d’un grand arbre ne signifie pas que la foi permettrait des exploits magiques. Le passage donne à comprendre que la foi fournit des raisons de vivre, de lutter, de durer et d’endurer malgré toutes les incertitudes.

Melchior M’Bonimpa

 

 

 

(Français) 2023/11/11 – Lc 16, 9-15

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La parabole du gérant avisé se prolonge dans trois exhortations de Jésus. Le gérant s’est fait des amis avec l’argent dérobé à son maître. Il sera accueilli par chacun des débiteurs de son maître pour le reste de sa vie. À l’exemple du gérant, le disciple de Jésus se fait des amis avec ses aumônes aux pauvres. Cet argent est “trompeur” car il procure une illusion, celle d’une valeur qui durera toujours, alors qu’elle peut disparaître à tout moment. Bien plus, l’argent suscite la pire des illusions, celle d’être riche par soi-même, de posséder le bonheur sans Dieu. Au moment où l’argent, cette valeur superficielle et fragile, disparaîtra, les pauvres seront vos intercesseurs auprès de Dieu.

Le test de l’argent prêté

L’argent, comme notre vie, ne nous appartient pas. Dieu nous le prête pour exercer notre liberté et notre responsabilité. Jésus exprime cette même vérité par trois affirmations parallèles :

  1. a) Celui qui se montre digne ou trompeur dans “une petite affaire”, c’est-à-dire dans la vie présente, sur terre, sera digne ou non dans une grande, c’est-à-dire la véritable richesse du Royaume de Dieu. Autrement dit, la manière d’utiliser l’argent ici-bas conditionne notre participation au bonheur du Royaume.
  2. b) Si on n’est pas “digne de confiance” avec l’argent trompeur, fascinant par ses illusions, qui nous confiera le bien véritable, celui du ciel, qui ne disparaîtra jamais ?
  3. c) Si vous n’êtes pas dignes de confiance pour des biens étrangers comme l’argent, prêtés par Dieu, qui ne vous appartiennent pas, le vôtre, le vrai bonheur de l’au-delà auquel Dieu vous appelle, qui vous le donnera ?

Les trois antithèses se résument donc à une seule, la richesse d’ici-bas ou celle de l’au-delà :

–    “une petite affaire” opposée à “une grande”;

–    “l’argent trompeur” ou “le bien véritable” ;

–    “des biens étrangers” ou votre véritable bien, la vie éternelle que Dieu vous a promise.

Jésus en vient finalement à l’opposition radicale, Dieu ou l’Argent. Pour celui qui en fait la priorité de ses désirs, l’Argent devient une idole, qui se pose en rivale de Dieu. Un esclave ne peut être au service exclusif de deux maîtres. Il appartient à l’un ou à l’autre, il sert l’un ou l’autre. Dieu exige une loyauté exclusive, car il est un Dieu d’amour, un “Dieu jaloux”. Lorsque la personne humaine essaie de profiter d’une double loyauté, de servir deux maîtres opposés, Dieu et l’Argent, elle se divise et se détruit. L’unité de son être exige l’adhésion totale à son Seigneur.

Tous n’acceptent pas une opposition aussi radicale entre Dieu et l’Argent. Les Pharisiens, par exemple, s’appuyaient sur l’Ancien Testament pour estimer l’argent, car les biens terrestres y apparaissaient auréolés des bénédictions divines. La richesse était le signe que le Seigneur approuvait comme juste la conduite d’une personne. Notre société s’accorde souvent avec cette admiration devant les immenses fortunes. Mais l’estime dont profitent les riches devant le monde n’est qu’apparente. La réalité, c’est la conscience, le cœur de toute personne, que Dieu scrute et juge.

L’argent est un moyen puissant, très utile, car il permet les échanges entre les humains d’une société, que Dieu a créés pour être solidaires et se compléter. Nous ne pouvons pas survivre dans notre monde sans avoir une monnaie d’échange. Par mépris, on parle parfois de “l’argent sale”. Cet argent méprisable n’existe pas en lui-même, c’est nous qui le rendons sale ou propre. La mauvaise ou la bonne utilisation de l’argent dépend de nous, de notre égoïsme ou de notre amour dans le don de nous-mêmes.

Une fable d’Ésope illustre l’ambivalence de l’argent. Elle met en scène un esclave que son maître envoie au marché pour acheter le mets le meilleur pour un festin. L’esclave revient du marché avec de la langue. Une autre fois, le maître envoie de nouveau son esclave avec la consigne, cette fois, d’acheter le mets le plus détestable. L’esclave revient avec…encore de la langue. Le maître lui demande l’explication de son choix, la langue dans les deux cas opposés. L’esclave lui répond que la langue peut être ce qu’il y a de meilleur ou de pire ; tout dépend de la manière de l’utiliser. On peut en dire autant de l’argent !

Jean-Louis D’Aragon SJ

(Français) 2023/11/10 – Lc 16, 1-8

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Le problème de l’argent

L’argent a toujours été une question d’actualité, car il régit nos rapports avec les autres. Il donne des droits pour posséder, il peut même rendre les autres nos esclaves et il peut, également, devenir une expression éminente de la charité par l’aumône.

L’égoïsme, malheureusement, s’est régulièrement emparé de ce moyen, qui fascine tellement qu’il devient la priorité de l’existence humaine et qu’il occasionne une multitude d’injustices : vols, corruption, enlèvements, chantage, Par exemple, combien de disputes et de divisions provoquent les testaments dans les familles !

L’évangéliste Luc est très sensible à l’enseignement de Jésus à propos de l’argent.  Il est le seul évangéliste à rapporter les paraboles significatives du riche insensé (12,13-21), du riche et du pauvre Lazare (16,19-31). De même, le 3e évangile est seul à conclure un enseignement de Jésus par deux déclarations générales : « Donnez aux pauvres…et tout sera pur pour vous » (11,41) et « Vendez vos biens et donnez l’argent aux pauvres Munissez-vous de bourses qui ne s’usent pas… » (12,33).

Dans le passage d’aujourd’hui, Luc présente une parabole tellement pleine de sens qu’il lui rattache trois conclusions ou applications, que nous trouverons dans l’évangile de demain : l’argent de l’amitié (v. 9), le test de l’argent (vv. 10-12) et le choix entre Dieu et l’argent (v.13).

Habileté du gérant

Pour comprendre cette parabole, il faut la replacer dans le contexte social et économique de l’époque. De riches propriétaires, étrangers et païens, possédaient en Galilée de vastes domaines, dont ils confiaient l’administration à un intendant.  Eux-mêmes habitaient souvent au loin.

Même si les mesures que l’intendant mentionne ne sont guère précises pour nous, il est possible d’en avoir une vague appréciation. Un « tonneau » équivalait à environ 45 litres, tandis qu’un « sac » de blé contenait 400 litres. Les quantités dans les deux cas sont considérables. Comment des individus pouvaient-ils avoir contracté d’aussi énormes dettes ?  Il ne s’agissait pas, en fait, de simples individus, mais de marchands, qui achetaient de larges quantités d’huile et de blé pour les revendre. Ils s’acquittaient de leurs dettes envers le propriétaire à mesure qu’ils vendaient les produits qu’ils avaient achetés.

La remise que le gérant accorde aux débiteurs de son maître est considérable, car elle équivaut à 500 journées de travail. En signant une nouvelle créance, les débiteurs savent qu’ils auront une importante dette de reconnaissance envers le gérant. Celui-ci montre son habileté en accordant à chacun la même remise, de façon qu’il n’y ait pas entre les débiteurs une jalousie, qui pourrait se retourner contre le gérant, qui aurait accordé plus à l’un qu’à l’autre.

Éloge d’un voleur ?

Le gérant se fait donc des amis avec l’argent de son maître. Comment Jésus peut-il alors louer l’action d’un voleur ? Mais le stratagème du gérant peut avoir deux aspects, l’un répréhensible, l’autre louable. Jésus ne se compare-t-il pas à un voleur, qui peut surprendre à n’importe quelle heure ? De même ici, l’action du gérant est un vol, mais il a pris très rapidement une décision qui assure son avenir, car il était coincé. Ce que Jésus loue, ce n’est pas évidemment le vol, mais l’intelligence et la rapidité de la décision du gérant pour se tirer d’affaire. Les débiteurs de son maître vont accueillir chez eux ce gérant, à qui ils doivent une large reconnaissance.

Jésus nous propose comme modèle ce gérant, qui a pris une décision rapide et radicale. Se détourner de ce qui nous sépare du Seigneur, se convertir, est urgent, car le temps avance et nous rapproche de la fin de notre pèlerinage sur terre. Le temps est plus court que nous le pensons. La tentation consiste à remettre toujours au lendemain la décision vitale. Saint Augustin comparaît ses chrétiens aux corbeaux qui croassent : « Cras, cras, cras (en latin), demain, demain, demain ».

La conclusion de Jésus semble pessimiste, mais elle est réaliste pour susciter la honte chez les chrétiens. « Les fils de ce monde », dont parle Jésus, sont les gens qui misent toute leur existence sur la vie présente et déploient toute leur énergie pour une réussite temporaire. Ils agissent avec plus de volonté et d’intelligence à leur niveau, sans Dieu, que « les fils de la lumière », ceux qui visent au-delà de la seule existence d’ici-bas. La réussite chrétienne exige plus qu’une routine facile et monotone !

Jean-Louis D’Aragon SJ