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7e Semaine du temps Ordinaire

2023/02/21 – Mc 9, 30-37

By jeudi 16 février 2023No Comments

Jésus revient de la montagne de la Transfiguration. Il semble qu’il veut se déplacer incognito pour pouvoir se consacrer à instruire ses disciples. Pour eux, il fait la seconde annonce de la Passion et de la Résurrection. Mais les disciples ne comprennent pas et ont peur de l’interroger. Arrivés à Capharnaüm, à la maison, ce qui évidemment veut dire la maison de Pierre, il leur demande de quoi ils parlaient en chemin. Ils ne répondent pas car ils avaient discuté pour savoir qui était le plus grand. Jésus s’assoit pour les enseigner. Il déclare que pour être le premier il faut être le serviteur de tous. Ensuite il place un enfant au milieu, l’embrasse, et déclare qu’accueillir un enfant comme celui-là, en son nom, c’est l’accueillir et l’accueillir c’est accueillir Celui qui l’a envoyé

Pour ses disciples, Jésus refait une annonce de la Passion. Mais eux ne comprennent rien et ils ont peur de l’interroger. Ils ont entre eux une discussion pour savoir qui est le plus grand. Jésus sait ce qui les empêche de comprendre: ils ont encore des idées de grandeur et de première place. Jésus va donc essayer de réorienter leurs idées dans une autre direction, celle du service. Il déclare que la vraie grandeur pour un disciple est d’être au service de tous. C’est dire que la mission des disciples a pour modèle la mission du Christ qui a dit:
Le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi mais pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude. (Mt.20,28)
C’est peut-être là ce qu’ils pressentent et c’est ce qui leur fait peur.

Or, Jésus leur déclare: “Si quelqu’un veut être le premier, il sera le dernier de tous et le serviteur de tous.” Cela inclut les pauvres, les humbles et ceux qui sont exclus de la société. Pour bien illustrer le point, Jésus prend un enfant et le met au milieu d’eux, bien en évidence. Il l’embrasse. Marc ne recule pas devant des gestes surprenants de Jésus comme cette familiarité entre un Maître et un enfant: cela ne convient pas! Matthieu et Luc qui utilisent le texte de Marc comme source, omettront poliment le geste de Jésus. Mais Marc, qui selon la tradition est l’interprète de Pierre, nous donne peut-être les mots de Pierre qui raconte ses souvenirs comme ils lui reviennent à la mémoire, c’est-à-dire sans les éditer. En une autre occasion, Marc dira que Jésus a embrassé les enfants que les disciples voulaient empêcher d’approcher ce qui avait d’ailleurs mis Jésus en colère (littéralement: fait bouillonner) . (Marc 10,13) Matthieu dira que Jésus a seulement imposé les mains et béni les enfants.

Mais Jésus va plus loin en déclarant qu’entre cet enfant et lui il y a une solidarité : Celui qui accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et il accueille en même temps Celui qui l’a envoyé. Et Jésus s’identifie avec lui. Quiconque accueille un petit comme lui accueille Jésus lui-même; il accueille même Celui qui l’a envoyé, le Père. Pour les lecteurs de Marc, les chrétiens de Rome en temps de persécution, il y a quelque chose de rassurant pour leur foi hésitante et pour leur peur, de voir les disciples qui vivaient avec Jésus avoir des difficultés semblables. C’est aussi un encouragement de savoir qu’en servant les petits et les humbles c’est le Seigneur qu’ils rencontrent.

Jean Gobeil SJ