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2e Semaine de Carême

2022/03/17 – Lc 16, 19-31

By dimanche 6 mars 2022No Comments

Parabole du riche qui faisait des festins tandis qu’à sa porte Lazare, un pauvre, couvert de plaies, n’avait rien à manger. Le pauvre mourut. Ce furent les anges qui l’emportèrent auprès d’Abraham. Le riche mourut; on l’enterra. Au séjour des morts, il est dans un lieu de torture d’où il voit Lazare près d’Abraham. Il supplie Abraham d’envoyer Lazare lui porter de l’eau mais c’est impossible. Leurs sorts respectifs sont inchangeables. Le riche demande qu’on avertisse ses frères. Abraham répond que pour cela ils ont Moïse et les prophètes: si ceux-ci sont insuffisants, même un ressuscité ne pourrait les convaincre.

Une parabole n’est pas un exposé pour répondre à toutes les questions. C’est une manière d’illustrer un point précis, ce qu’on appelle la pointe de la parabole et c’est ce que fait la première partie du récit.

Lazare est un pauvre, couvert de plaies, et affamé. Il n’a personne pour l’aider: il n’y a que les chiens qui s’occupent de lui. Il meurt seul: il n’y a personne pour lui faire une sépulture. Avec sa mort, il y a un renversement de situation. Ce sont les anges, des messagers de Dieu, qui s’occupent de sa sépulture et l’emmènent dans le sein d’Abraham. C’est une expression pour désigner une place d’honneur près d’Abraham comme dans l’intimité d’un repas, comme dans le festin messianique pour décrire ceux qui sont venus de loin pour entrer dans le Royaume de Dieu (Matthieu 8,11).

Le riche vit dans le luxe. Il a des banquets somptueux. Il n’est dérangé par rien, surtout pas par Lazare qui est à sa porte. Lorsqu’il meurt, il y a bien des gens pour assurer sa sépulture. Mais maintenant, il y un renversement de situation. Il est maintenant dans les souffrances. Il est dans un lieu de chaleur et de soif, comme le désert que connaissent bien les auditeurs de Jésus. Il n’y a personne qui peut l’aider à cause du grand abîme qui sépare la situation de Lazare de celle du riche. Cet abîme entre les deux représente le fait que leur situation est irréversible. C’est là la pointe de cette partie du texte: l’urgence, maintenant, d’entrer dans le Royaume. Jésus vient de dire qu’il faut s’employer de toute sa force à entrer dans le Royaume (16,16). Il a déclaré aussi, ce qui a fait rire les Pharisiens, que l’argent devait servir à se faire des amis qui nous accueilleraient dans le monde éternel (16,9).

Seconde partie du récit: le riche comprend maintenant l’urgence à se préparer avant la mort et veut faire avertir ses frères. Abraham dit qu’ils ont ce que le riche n’a pas considéré durant sa vie: Moïse et les prophètes.

Dieu s’occupera du pauvre dont personne ne s’occupe parce que, pour Dieu, il est important. Mais pour le riche qui ne s’est pas préoccupé du pauvre à sa porte durant sa vie, il sera trop tard: il a manqué sa vie. Il y a donc pour tous urgence à écouter la parole de Dieu:

Tu n’endurciras pas ton coeur ni ne fermeras ta main à ton frère pauvre, mais tu lui ouvriras ta main et tu lui prêteras ce qui lui manque. … Quand tu lui donnes, tu dois lui donner de bon coeur.  (Deutéronome 15,7-8.10)

Jean Gobeil SJ