Après l’arrestation de Jean Baptiste, Jésus quitte le Jourdain et part pour la Galilée où il proclame la Bonne Nouvelle: Le Règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle. Il appelle Simon et André qui étaient en train de pêcher puis Jacques et Jean qui réparaient leurs filets. Ils quittent tout et partent à sa suite.
Avec l’arrestation de Jean Baptiste sa mission est terminée. Ses disciples ont dû se disperser et Simon et André, Jacques et Jean sont retournés à Capharnaüm, à leur métier de pêcheur. On sait qu’au temps de Jésus, le poisson dans la mer de Galilée était assez abondant pour qu’il y ait de la pêche commerciale. Les pères des quatre disciples possèdent deux barques. Zébédée a même des ouvriers. Ils ne sont pas des riches mais ils ne sont pas des pauvres non plus. Mais pour suivre Jésus, ils devront laisser cela derrière eux car maintenant Jésus, à la différence de Jean Baptiste, va se mettre à parcourir la Galilée sur le modèle d’un prophète itinérant..
Jésus les a déjà rencontrés dans le cercle de Jean Baptiste. Maintenant, pour répondre à la proclamation du Règne de Dieu et à l’appel à la conversion, il les invite à le suivre. La conversion est le point départ. Le mot est très fort en grec. Il est formé avec un préfixe, meta, (meta comme dans métamorphose) qui suggère un changement, une transformation. Déjà en hébreu, le mot pour péché comportait l’idée d’une erreur. Commettre un péché c’était faire comme une flèche qui manque la cible. Donc, le regret ou le repentir n’était pas suffisant: il fallait un changement de direction. C’est la même chose pour la conversion. Pour accueillir le Royaume, il faut d’abord être prêt à accepter un changement d’esprit, un changement de coeur, un retournement qui est impliqué dans la conversion. Pour les disciples, c’était d’abord laisser derrière eux la sécurité de leur métier.
Aux deux disciples de Jean Baptiste qui voulaient connaître Jésus, celui-ci avait dit: Venez et voyez. (Jean 1,39) Il n’avait pas donné une définition de lui-même pas plus qu’il ne donne une définition du Royaume. C’est en le suivant, en allant avec lui, c’est en vivant avec lui qu’on le connaîtra. C’est une personne qu’on accepte et non une doctrine. Et accueillir le Royaume, c’est d’abord accueillir celui qui l’annonce.
On voit dans les Actes des apôtres, que les disciples ont été fidèles à suivre l’exemple du Maître dans leur première prédication. Ce qu’on demande d’abord c’est un engagement vis-à-vis du Christ ressuscité et une conversion. La catéchèse, l’enseignement ne viendront qu’après l’acceptation de la proclamation: le Christ est ressuscité. On ne le connaît que progressivement en vivant avec lui et en acceptant de se laisser transformer.
Jean Gobeil SJ