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16e Semaine Ordinaire

2021/07/24 – Mt 13, 24-30 .

By lundi 28 juin 2021No Comments

Jésus propose à la foule la parabole de l’ivraie. Un homme a semé du blé dans son champ. Un ennemi, en cachette, sème à son tour de la mauvaise herbe (ivraïe). Quand le blé se met à pousser la mauvaise herbe apparaît. Les serviteurs voudraient aller l’arracher mais le maître ne veut pas pour ne pas endommager le bon grain. C’est au temps de la moisson que ce sera le moment de faire le triage et de jeter au feu la mauvaise herbe.

Cette parabole, comme la précédente, a été adressée à la foule. Mais pour Matthieu, ces deux paraboles viennent répondre à des questions de sa communauté, des questions qui continueront à être actuelles durant le temps de l’Église.

Les chrétiens sont persécutés: le temps des martyrs commence. Déjà du temps de Paul, comme lui-même en a été un exemple avant sa conversion, non seulement les Juifs rejetaient les chrétiens mais encore ils les poursuivaient. On essayait de les livrer à la loi romaine. Après la chute de Jérusalem, avec la disparition du temple, de la liturgie et des prêtres sadducéens, la recherche d’une identité
pour les Juifs se concentra sur la fidélité à la Loi telle qu’enseignée par les rabbins qui devinrent les successeurs des Pharisiens. L’opposition au christianisme devint plus violente. Peu à peu, l’état romain devint impliqué dans la poursuite des chrétiens et leur destruction. Pour les auteurs romains, quand le mot chrétien est employé, il est suivi de qualificatif comme la pire secte de l’univers. L’historien Tacite accuse Néron d’avoir pris comme boucs émissaires les chrétiens qui, pour lui, appartiennent à une détestable superstition et dont les abominations suscitent la haine de tous.

C’est tout le problème et le scandale de la présence du mal, de la haine et de l’oppression. On ne manque pas d’exemples pour montrer que c’est toujours un problème autour de nous.

La tentation est donc toujours présente de réagir comme Jacques et Jean devant le refus d’un village samaritain de les recevoir parce qu’ils se dirigeaient vers Jérusalem : Seigneur, veux tu que nous ordonnions au feu de descendre du ciel et de les consumer? (Luc,9,54) Luc ajoute que Jésus les réprimanda. Il a déclaré en une autre occasion que le Fils de l’homme n’était pas venu pour condamner mais pour sauver (Jean 3,17). Ce qui compte pour lui, c’est le monde qui peut être sauvé. Mais pour que le choix du salut soit vraiment libre il faut que ceux qui le refusent continuent à être présents.

Mais la présence du mal, sous n’importe quelle forme, peut être pour le juste une occasion de purification de la foi et de croissance dans la fidélité. Au prophète Habaquq qui proteste devant la prospérité des oppresseurs babyloniens Dieu ne blâme pas le prophète mais lui répond : Le juste vivra par sa fidélité. (Hab.2,4)

Et l’épître de Pierre rappelle aux chrétiens qui sont dans l’épreuve : Les épreuves du temps présent sont des occasions de purification de la foi. (1 Pi.1, 7)

Jean Gobeil SJ